3 QUESTIONS À … MARIE-AMÉLIE LE FUR, PRÉSIDENTE DU COMITÉ PARALYMPIQUE SPORTIF FRANÇAIS (CPSF) ET ATHLÈTE HANDISPORT MULTIPLE MÉDAILLÉE OLYMPIQUE
1) Pouvez-vous évoquer le parcours qui vous a conduit à la présidence du CPSF ?
J’ai découvert le sport paralympique à l’âge de 15ans grâce à la fédération française handisport. Huit ans plus tard, après mon titre paralympique à Londres, consciente du déficit de reconnaissance des activités parasportives, je m’engage pour devenir plus qu’une athlète. Des rencontres scolaires aux missions institutionnelles, j’ai cherché pendant 6 ans le meilleur moyen d’accompagner ce mouvement et de porter mes convictions pour le développement du sport au profit des personnes en situation de handicap. Fin 2018, c’est Emmanuelle Assmann qui va me conseiller de présenter ma candidature à sa succession au CPSF. Un défi d’envergure à 6 ans des jeux de Paris. Consciente des enjeux de cette nouvelle mission, c’est soutenue par ma fédération et mon employeur (EDF), que j’ai accepté et été élue, tout en conservant ma volonté de participer aux jeux de Tokyo.
2) Quels objectifs donnez-vous à votre mandat ?
Tout d’abord, je souhaite que la France perdure comme grande nation du paralympisme par nos résultats aux jeux paralympiques, notre capacité à présenter des athlètes performants dans le plus grand nombre d’épreuves et en renforçant nos relations internationales.
Il est également impératif de mettre plus largement le sport au cœur du projet de vie des personnes en situation de handicap, en renforçant la connaissance et la visibilité des pratiques parasportives, en responsabilisant l’ensemble des acteurs de notre société et en favorisant leur synergie sur nos territoires, pour rendre le modèle d’accès à la pratique sportive de demain plus efficient.
3) Les JOP de Tokyo ont été reportés à cause de la crise sanitaire actuelle. En tant qu’ancienne athlète paralympique, comment voyez-vous l’organisation des prochains JOP qui se dérouleront à Paris en 2024 ? Est-ce que le modèle d’organisation sera à réadapter ?
Les jeux paralympiques ont connu une véritable évolution ces 10 dernières années. Une évolution perceptible des performances et de la visibilité. Pour autant, le chemin restant à parcourir pour valoriser, en France, les jeux Paralympiques, les athlètes paralympiques, à leur juste mesure est encore long.
La situation actuelle est très singulière. La crise sanitaire que nous traversons doit nous amener à penser différemment notre rapport au sport, à l’autre. Il est évident que cette pandémie aura un impact indirect sur les jeux de Paris. C’est finalement un renforcement de l’ambition exprimée dès la candidature : Faire de Paris des jeux exemplaires, marquant l’histoire et offrant une vision nouvelle de leur utilité. Il convient bien évidemment de délivrer des jeux spectaculaires, avec un haut niveau de performance des athlètes Français. Mais il est également indispensable que ces jeux laissent un héritage durable favorisant la pratique du sport des personnes en situation de handicap, et plus largement offre une place nouvelle à la personne handicapée dans la société Française.
Plus d'informations sur le site du Comité Paralympique et Sportif Français