Les déplacements en vélo sont facilités depuis quelques décennies par les pouvoirs publics au travers de l'aménagement des pistes cyclables ou de services de vélos en libre-service (comme le Vélib' à Paris). Les solutions alternatives à la voiture individuelle sont notamment plébiscitées pour réduire la pollution atmosphérique et encourager l'activité physique, deux facteurs favorables à la santé.
Mais faire du vélo en ville n'offre-t-il que des bénéfices ?
C'est tout logiquement en Hollande, le pays du vélo par excellence, que des chercheurs ont tenté de répondre à cette question. Ils sont partis de l'hypothèse que 12,5 % des automobilistes se mettraient à utiliser leur bicyclette pour aller au travail dans les prochaines années et ont calculé l'impact de ce changement à partir des résultats de précédentes études. Premier constat : les déplacements quotidiens en vélo augmentent légèrement l'inhalation de particules polluantes d'un cycliste par rapport à un automobiliste. Si un conducteur n'est pas à l'abri dans l'habitacle de sa voiture, le cycliste est néanmoins plus exposé à la pollution puisqu'il circule à l'air libre et réalise un effort physique qui accroît la quantité d'air inhalé. Toutefois, si une proportion significative de la population décidait de se déplacer à vélo, le niveau général de la pollution atmosphérique diminuerait.
Deuxième observation : il y a environ 5,5 fois plus de morts à vélo qu'en voiture pour chaque kilomètre parcouru, mais les trajets vers le bureau sont généralement courts, ce qui réduit d'autant les risques.
Jusque-là, rien de très positif pour la « petite Reine » dans ce match contre la voiture. Mais ses bienfaits sont réels pour lutter contre la sédentarité. L'étude montre que le fait d'aller au travail à vélo suffirait, dans la majorité des cas, à accomplir un niveau suffisant d'activité physique dans la semaine. Résultats : selon les chercheurs, « les avantages à être plus actif sont neuf fois plus importants que les risques supplémentaires entraînés par l'utilisation d'un vélo à la place d'une voiture ».
Source : Univadis, 7 mars 2016