Arrêt du sport amateur : quelles conséquences ?

Arrêt du sport amateur : quelles conséquences ?

Déjà pénalisé par le confinement du mois de mars, le monde du sport amateur s’est retrouvé une nouvelle fois à l’arrêt. Beaucoup de clubs ou structures risquent de faire face à de grandes difficultés à la sortie de ce deuxième confinement.

1,6 millions. C’est le nombre de licences en moins cette année1, cela représente une chute de 25% en un an. Cette baisse d’inscriptions marque un vrai coup de massue à l’économie du sport amateur. Une enquête mesurant l’ampleur de la crise sanitaire, faite par le CNOSF2 auprès des clubs associés, démontre qu’il génère 260 millions d’euros de perte de cotisations.

La crise du coronavirus et le premier confinement ont grandement affaibli le monde du sport amateur. A l’aube d’un deuxième confinement, les clubs et fédérations espéraient encore pouvoir fonctionner. Depuis la crise sanitaire, les structures ont appris à respecter les gestes barrières dans les différents sports, parfois même en faisant évoluer quelques pratiques pour les appliquer. Depuis le mois de mai (fin du premier confinement) et le début de l’année scolaire en septembre dernier, les clubs devaient s’occuper de rassurer les licenciés de pouvoir continuer leur pratique du sport. Pour Denis Masseglia, président du CNOSF, il va falloir prendre en considération la perte pour les clubs, pour les fédérations et la perte de membres qu'il va falloir à un moment compenser par une incitation à la reprise. Pour moi, c'est ça l'objectif numéro 1 : une incitation à la reprise. Mais si le sport amateur continue de fonctionner par intermittence, il sera alors compliqué de pallier à ce manque.

Après l’annonce d’un second confinement fin octobre, le CNOSF et 95 fédérations, dont la FSCF, ont signé une lettre ouverte3 au Président de la République se disant désemparés par la situation actuelle du sport fédéré. Cette lettre démontre la volonté du sport amateur de respecter les conditions sanitaires, d’avoir même dû s’adapter aux aléas et aux multiples applications divergentes et parfois contradictoires sur la doctrine sanitaire sur le terrain, en prouvant qu’il est possible de pratiquer une activité physique tout en prenant en compte la situation actuelle.

Le 17 novembre s’est tenue une réunion entre responsables du monde sportif et l’Elysée en visio-conférence. Durant cette entrevue, le président de la République avait exprimé son souhait d’une reprise du sport pour les mineurs en clubs dès décembre. Mais cette reprise dépendait de l’évolution de l’épidémie et des protocoles à mettre en place4. Le Président a égalemenet annoncé le lancement en 2021 d'un pass sport à hauteur de 100M€ afin de stimuler la prise de licence chez les jeunes et les personnes en situation de handicap. Le sport professionnel devrait lui bénéficier d’un fonds de plus de 100M€ devant compenser les pertes de billetterie5

Un fond d’urgence de 15 millions d’euros vient également d’être débloqué pour les clubs et structures en difficulté, à la suite de cette réunion.

Pour le sport amateur, les sources de revenus ne sont pas multiples. S’il n’y a pas de pratique donc pas de licenciés, il y a peu voire pas du tout de rentrée d’argent. L’activité est essentielle pour la survie des clubs et structures sportives. Une des seules solutions pour éviter la disparition de clubs ou une crise du sport amateur est sa reprise.