Janzé accueille ce week-end les Grands prix nationaux de musique, avec 28 formations et plus de 800 musiciens. Depuis quelques années, de nombreuses formations musicales disparaissent par manque de moyens et de perspectives d’évolution. Toutefois, en Ille-et-Vilaine, elles résistent. À condition de relever certains défis. Explications.
Quelle est l’origine des batteries-fanfares ?
En France de nombreuses batteries-fanfares animent les fêtes ou les carnavals communaux. Dans les années d’après-guerre, la musique militaire était le registre de ces orchestres. Ils étaient souvent devancés par un cortège de majorettes, aujourd’hui devenu désuet.
En général, les batteries-fanfares sont affiliées à une fédération (1). Au début du XXe siècle, la Fédération sportive et culturelle de France (FSCF) exerçait la préparation militaire (gymnastique, musique et théâtre). Elle est celle qui compte aujourd’hui le plus de licenciés avec, entre autres, près de 3 000 musiciens, répartis dans 78 formations musicales. Mais tout n’est pas rose.
Pourquoi les batteries-fanfares sont-elles en difficulté ?
« Certaines ont disparu par manque d’évolution, mais aussi en raison du désengagement de l’État. La pratique de la musique amateur souffre du manque d’argent, explique Claude Schmit, vice-président de la FSCF (Fédération sportive et culturelle de France). Nous organisions des stages de perfectionnement pour amateurs, animés par des professionnels. Mais aujourd’hui, ce n’est plus possible, faute de finances », déplore-t-il.
Une extinction progressive de ces petites batteries-fanfares et autres formations musicales est indéniable. Alors qu’elles étaient plus d’une centaine, au début des années 2000. On en comptait 78 en 2017 à la FSCF. Certaines d’entre elles manquent aussi d’identité.
Quelles sont les raisons d’espérer ?
Yannick Leboucher, responsable de la commission musique de la FSCF reste malgré tout serein. « Je constate un dynamisme dans le Grand Ouest et les Pays de la Loire avec 25 formations. À nous, dirigeants de la fédération, de mettre des choses en place. Il faut en dépoussiérer certaines, attirer les jeunes et les faire progresser », explique-t-il.
En Ille-et-Vilaine, la FSCF compte 80 associations (sportives et culturelles) dont quatre dans la catégorie musique. Jean Chénot, président du comité départemental, est lui aussi optimiste. « Nous avons perdu quatre musiques depuis 2013. Mais quatre sont fidèles, dont la Sainte-Cécile de Janzé », rapporte-t-il. En 2013, la FSCF comptait 276 licenciés, pour 272 à ce jour.
Quelles sont les pistes pour l’avenir ?
« Nous mettons tout en œuvre pour ces batteries-fanfares, avec des stages de perfectionnement très exigeants. C’est par ces formations qu’elles survivront », insiste Jean Chénot. Il ajoute que l’avenir est aussi dans l’accompagnement de la jeunesse par les anciens.
Lucie Richer, responsable de la musique Sainte-Cécile de Janzé, explique leur stratégie : « Nous organisons, à nos frais, des stages avec des professionnels pour faire progresser les musiciens et nous tenons à participer aux concours organisés par la FSCF. Néanmoins le nombre de nos prestations payantes est en baisse. Les villes faisant en général appel à nous ont de plus en plus de mal à trouver des moyens financiers. » Elle salue, notamment, la fidélité de la ville de Ploërmel (Morbihan) pour son traditionnel carnaval.
Samedi 19 et dimanche 20 mai, les Grands prix nationaux de musique et les 3e Olympiades de batteries-fanfares de la Campa, allée de l’Yve, à Janzé.
D'après Ouest France