5 questions à Philippe Diallo,
Président du Conseil Social du Mouvement Sportif (CoSMoS)
Depuis quand êtes-vous Président du CoSMoS ?
J'ai été élu à la présidence du CoSMoS en juin 2013. Cette instance était alors dans une situation très délicate, tant sur le plan financier qu’opérationnel et politique. C’est dans ce contexte que le Bureau exécutif, qui était en cours de mandat, a démissionné et qu’on m’a demandé de prendre la présidence.
Il a fallu d'abord gérer dans l'urgence la situation financière, le départ de collaborateurs et la réorganisation de l'équipe en place.
En deux ans et demi, je crois pouvoir dire que nous avons très largement rétabli la situation. Les réserves financières ont non seulement été reconstituées mais elles atteignent désormais 50% du budget de fonctionnement du CoSMoS. Nous avons multiplié les recettes par trois et le nombre d'adhérents par plus de deux. Sur le plan du dialogue social, nous avons réussi à signer plusieurs avenants importants pour les structures de la branche : complémentaire santé, temps partiel, égalité hommes-femmes, rémunérations...
C'est ce bilan que j'ai présenté le 16 décembre 2015 devant l’Assemblée générale du CoSMoS et qui m’a permis d’être réélu pour quatre ans à l'unanimité.
Comment le CoSMoS est-il organisé ?
L'Assemblée générale comprend trois collèges : un «collège général» qui réunit toutes les structures associatives et les fédérations, un collège «sport professionnel», et un collège «Activités de loisirs récréatifs ou sportifs à but lucratif» qui rassemble les entreprises commerciales.
Chaque collège élit ses représentants au Conseil national qui compte 30 membres : 18 du collège général, 7 du monde professionnel et 5 des entreprises. Ce Conseil national élit le Président qui choisit et propose les 11 membres du Bureau, sachant que le CNOSF est membre de droit de ce Bureau.
A quoi sert le CoSMoS ?
Il accompagne les dirigeants du sport dans leur quotidien d’employeurs. La permanence juridique, ouverte tous les matins, permet aux adhérents de partager leurs préoccupations et de recevoir les conseils de juristes expérimentés. En 2015, ils ont répondu à plus de 3 700 questions.
Nous mettons également à leur disposition des outils, tels que des fiches pratiques accessibles en ligne, pour les aider à respecter leurs obligations sociales et les alerter sur les évolutions législatives.
Le CoSMoS est aussi un organe déterminant du dialogue social. L’année dernière, nous avons mis en place le régime santé de la branche. Une grande enquête a été lancée auprès des adhérents pour connaître leurs attentes. Le régime a été négocié dans le respect des préoccupations exprimées.
Actuellement, une importante réflexion a été engagée sur la création d’un statut du dirigeant bénévole. Un groupe de travail, composé de dirigeants bénévoles représentant la diversité du CoSMoS, a travaillé sur ce dossier. Une enquête a été menée, plus de 1 500 réponses ont été formulées. Les recommandations du groupe seront portées auprès des pouvoirs publics dans le cadre de la prochaine campagne présidentielle.
L’année prochaine, des discussions seront menées sur le temps de travail, la classification et la pénibilité au travail. Des thématiques majeures pour les employeurs que nous représentons. Nous sommes au service de nos adhérents.
Quelle est votre ambition à la tête de cette organisation ?
L'idée est de faire du CoSMoS la principale organisation patronale des employeurs du sport, un acteur incontournable de la branche. Nous nous adressons au monde associatif et fédéral, au sport professionnel, aux ligues, mais aussi aux entreprises du secteur commercial, telles que celles du fitness. Cette diversité est une vraie richesse.
Nous sommes face à une échéance importante : à l’automne 2017, le ministère du Travail donnera la mesure de l'audience des organisations patronales en France. Il désignera les plus représentatives pour chaque branche professionnelle. Si les résultats ne sont pas encore connus, les dés sont jetés car la mesure sera établie à partir des chiffres obtenus au 31 décembre 2015. L’ensemble des élus, des pilotes régionaux, des coordinateurs fédéraux et bien évidemment, toute l’équipe du CoSMoS a été mobilisée autour de cet enjeu majeur. C’est une grande ambition qui nous permettra d’accompagner la professionnalisation de l’ensemble du mouvement sportif.
Les enjeux sont-ils importants ?
Le CoSMoS est une aventure importante pour le sport français. Le CoSMoS, c’est le lieu où se forme l’opinion des employeurs du sport français et qui accompagne la professionnalisation du secteur. Je suis résolument optimiste sur son avenir.