J'ai fait le rêve... d'un merveilleux GPN 2020 à Rannée !!!

GPN Rannée

Par Stéphanie Duclos, présidente de l'Orchestre de Batterie-Fanfare de Paris

SAMEDI 30 MAI 2020. GPN. RANNEE.

Après une organisation minutieuse, nous nous retrouvons porte d'Orléans pour partir ensemble. Il est tôt mais nous ne voulons rien rater des GPN. Certains ont raté leur réveil, d'autres n'ont pas dormi de la nuit. On attend ce moment depuis tellement longtemps !
- 8h00 : nous sommes au taquet pour un départ à 8h30. On trouve des chaussures de rechange pour ceux qui les ont oubliées; on vérifie les embouchures, les partitions. On est sur d'avoir oublié quelque chose, mais ça fait partie du jeu alors go, on y va.
- 8h35 : on part.
- 8h37 : demi tour : on a oublié un costume sur le trottoir. On repart.
- 8h50 : apéro (on a quand même attendu d'être sur le périph).
- 9h15 : Simon sort sa flûte à bec. Axel met ses lunettes de soleil (pour le soleil, vraiment ? à 9h05 ? On ne le saura jamais). Chonchon boit son 3ème verre.
- 9h50 : Johnny se réveille au fond du bus.
- 10h32 : message de Nico. Il n'a pas eu son train. Un écureuil a eu une crise de priapisme dans la chaudière du train, immobilisant celui-ci. Après 3h à la gare, on a trouvé une solution heureusement simple (il va aller en stop à la gare voisine pour prendre un 1er train, puis faire un changement pour le 2nd train. C'est un peu juste niveau timming mais s'il court, on va être bon; heureusement qu'il est grand sportif Nico ! on passera le prendre en route à sa gare d'arrivée. Après 11h de transport, il sera bien présent aux GPN, le contraire est impossible).
- 11h00 : pause pipi. La queue de la machine à café, la queue aux toilettes. Heureusement, on a les croissants dans la main gauche et à boire dans l'autre, ça aide à patienter. Simon a toujours sa flûte à bec, Axel toujours ses lunettes. Yannig nous informe que d'après le contrat, il faut repartir à 11h15. Sinon, le chauffeur devra faire une coupure de 12h00. Coup de chaud, on va chercher les copains, on repart. Ouf, on repart à 11h17 mais ça va le faire.
- Stéphane me demande s'il y'a bien le bon nombre de personnes dans le bus. Comme je n'ai pas compté en partant, je compte maintenant. A priori c'est bon - à 2 près. - On reprend la route, et donc l'apéro. On chante. On fait un paquito. Le chauffeur est cool.
- On récupère Nico. Nico boit du Ricard, on passe tous au Ricard. Yannig nous rappelle que le bus doit être propre. On nettoie.
- On arrive à Rannée. C'est super beau ! L'Avenir Rannéen Musique a tout décoré. Le compte à rebours des jours indique que c'est bien aujourd'hui (c'est déjà ça !). Il y a des fleurs partout. Linda nous accueille avec Yannick. Ils ont le sourire jusqu'aux oreilles bien qu'ils aient déjà géré 43 imprévus (chacun). On boit un coup ensemble.
- Arrive le pique-nique. Chacun a apporté quelque chose à partager, sauf ceux qui n'ont rien apporté. Mais c'est pas grave, il y a tout ce qu'il faut à Rannée.
- On partage notre repas, on rit, on chante. On fait le point de qui a oublié quoi. On croise Jean-Jacques. Comme d'hab, le sourire. On échange, on partage, il nous encourage. On boit un coup ensemble.
- C'est l'heure de la sieste. Chacun son petit coin d'ombre; on prend un moment pour soi. C'est aussi l'occasion de se mettre un peu en condition, de mieux connaître l'environnement et les structures dans lesquelles nous allons jouer. Le chef est un peu stressé, mais ça va. Il révise ses conducteurs.
- Les licences sont vérifiées, les formalités exécutées, les tickets repas distribués : on va assister aux représentations des copains. C'est toujours un moment très chouette, on peut aller écouter plein de groupes diversifiés à toute heure. Parfois, on met 1h00 à faire les 100 mètres qui nous séparent de la salle parce qu'on rencontre plein de gens, mais c'est aussi ça les GPN.
- On aperçoit le manège carré. Lieu de RDV hautement convoité pour les 48h à venir, il est déjà pris d'assaut par les plus téméraires. Beau, grand, décoré, il fait bon y boire une petite bière. On va acheter nos fameux carnets de tickets boisson avant qu'il n'y ait trop de queue. On fait les stocks : 7 carnets siouplet Madame.
- Il y a des gens qui commencent à arriver de partout. On voit des têtes connues, on en découvre d'autres. L'après-midi passe à une allure incroyable ! Il va déjà falloir penser à aller à la cantine.
- La queue, la file d'attente pour manger. Cela pourrait être repoussant d'attendre. Il n'en est rien ! Ca joue dans tous les sens. L'un sort la trompette, l'autre le tuba, et ça commence à 2. A peine la première phrase jouée, c'est la salle entière qui entonne et joue communément les grands tubes des GPN. Simon joue de sa flûte à bec. On l'entend un peu moins que les autres, mais il va faire un petit solo alors soyons attentifs... chut, c'est maintenant !
- On nous rappelle de ne pas monter sur les bancs, alors on descend. C'est normal. On mange, on chante, on boit. Quelle ambiance incroyable ! Ca nous avait tellement manqué !
- Oulala mais il est déjà 20h00. Il faut qu'on se dépêche, les copains vont bientôt jouer ! Pas question de manquer leur incroyable prestation pour la fête de nuit ! On termine notre repas, on boit un dernier p'tit coup de rouge et on y va. Il y a une ambiance incroyable dans cette cantine. Un repas comme ça, ça n'existe qu'aux GPN.
- 20h30. On est hyper nombreux dans cette salle. Wouhaa ! C'est incroyable. Des lumières partout, une équipe technique, Boubouch, Linda et Stéphane toujours au taquet. C'est incroyable toute cette énergie ! Et malgré toute la charge de travail, ils respirent la bonne humeur (et un peu le Ricard). On va bientôt se quitter parce que le concert va commencer...
- On s'installe dans la salle, on a hâte. Certains sont à la buvette. On retrouve plein de copains de l'OBFP. Bruno, Vincent, Laurent Kéké, Cécile, Michel, Sébastien, Matthieu Duclos, Yohann, X, Valentin, Patoche... ils sont tous là ! Holala ça fait tellement plaisir de retrouver les copains !
- Timtiiiimmmmmmm ! les lumières s'éteignent. Le présentateur va parler, il faut que je vous laisse les amis. On se retrouvera très vite... chut il parle ... et je ne veux rien louper de ce qu'il va dire..."Attention, mesdames et messieurs, dans un instant on va commencer. Installez-vous dans votre fauteuil bien gentiment. 5, 4, 3, 2, 1, 0, partez, tous les projecteurs vont s'allumer, et tous les acteurs vont s'animer en même temps" Le rideau s'ouvre. Ils sont là. Ils sont beaux.
Wouhaaa, cette fête de nuit va être magique.


DIMANCHE 31 MAI. GPN. RANNEE. J2.

Wouhaaaaa ! Quel concert !
- PBFB au top, comme d'habitude. De la belle musique, des surprises... On en a pris plein la vue et plein les oreilles. Le réveil est un peu dur ce matin mais ça en valait la peine.
- Heureusement, on a été tiré au sort pour jouer à 11h. C'est l'horaire idéal : pas trop tôt, pas trop tard.
- On s'est donné rdv à 10h, le temps de bien se réveiller et de se chauffer. On est tous à la fois super contents mais un peu stressés. On a envie de donner le meilleur de nous-même.
- On se rassemble par pupitre.
- Par pupitre... Par pupitre !? Mais où sont les trompettes ? Bon, je vais les chercher en speed. On sait où elles se cachent... Ils chauffaient leurs papilles eux !
- C'est parti, on est prêts pour la chauffe. Faut le temps qu'on se remette les idées en tête avant que ça roule (toujours cette histoire bizarre du cor en mi bémol qui, quand il joue un mi bémol, et ben ça fait pas un mi bémol en vrai. Alors on bouche, on débouche, on bouche à moitié ...)
- Bref, on joue enfin notre bel accord. Wouhaa, ça a de la gueule quand même ! Un peu de legato, un peu de détaché, du piano et du forté : on est au taquet.
- Pour se mettre dedans, le chef prend mesure 45. Simon dit "Loiret".
- Axel a ses lunettes de soleil. Simon fait une petite blague : il joue sa partie à la flûte à bec. On rigole, ça détend tout le monde.
- Keke et Nicolas parlent. Ils se disent des trucs qu'eux seuls comprennent. Ça a l'air rigolo en tout cas !
- Stéphane, toujours bienveillant et là pile quand il faut, me fait remarquer qu'il est 10h59. Oups. Allez go, on y va !
- On monte sur scène. Le stress monte. On s'apprête à jouer. Chonchon n'a pas ses partitions. Coralie a tout, ouf.
- On s'installe. On entend les copains dans le public crier "Allez L'OBFP". On ne sait pas vraiment qui le dit, mais ça fait un bien fou de l'entendre.
- 1er morceau : Street Art'Maniac. Ça groove. On se fait plaisir. Le chef a l'air content, donc on est content. Ça passe vite, c'est dingue. Il nous donne la pêche ce morceau, une belle énergie se dégage.
- 2ème morceau : La si jolie tranche de vie de Julie. Il me stresse un peu parce qu'il est tellement beau, pas question de ne pas le jouer à merveille. Le chef me fait un clin d'œil, je suis rassurée. On prend beaucoup de plaisir à jouer. On crée des ambiances fortes. Il se passe quelque chose, c'est certain.
- Arrive notre morceau au choix. Et bah saperlipopette, c'était juste incroyable ! Je ne vous détaille pas parce que c'était tellement génial qu'on a décidé de le refaire l'an prochain. Mais Wouhaaaaa, quel moment d'émotions !
- Notre prestation est déjà terminée. On est soulagés, excités. On se serre dans les bras. Le public nous applaudit. Les copains nous rejoignent au pied de la scène. Il faut vite libérer la place. La tension redescend, des larmes coulent, on est heureux.
- Le debrief avec le jury est hyper intéressant. On a pu échanger nos idées et débattre. Du coup on ne refera pas les mêmes erreurs l'an prochain.
- Jean-Jacques et Christian ont l'air aux anges, ça fait plaisir à voir. Ça nous rend fiers de voir que notre musique touche.
- Maintenant, place à la détente. Cette année est inédite. On ne sait plus où donner de la tête. Le festival se met en place. Chaque association porte fièrement ses couleurs. Soleil oblige, chapeaux et lunettes sont de sortie.
- Axel peut garder ses lunettes, il ne les a pas emmenées pour rien !
- En attendant le festival, on profite d'Arts En Fête. Le village GPN est envahi d'artistes. On découvre, on apprend, on profite, on regarde, on admire. Quelle belle initiative ! C'est la première fois que cela se fait mais tout le monde a déjà accueilli les autres disciplines comme si elles avaient toujours fait partie des GPN.
- Paquito & piccolo, ciflette & trompette, le Ricard dans l'arrosoir. Tous les éléments sont rassemblés pour notre fameux "le cul du bus". On joue, on trinque, on discute avec plein de gens. L'ambiance est festive. Que le temps passe vite !
- On commence petit à petit à se dire qu'on a peut être pris trop de tickets boissons. On paye des coups à tout va. On met notre tournée à tour de rôle
- 18h. On commence à se passer le mot : il faut y aller. Les résultats vont tomber d'une minute à l'autre.
- On se groupe. L'OBFP est rassemblée. Certains vont s'asseoir, d'autres montent sur l'estrade pour représenter l'asso, non sans fierté.
- De la scène, je vois les milliers de personnes rassemblées dans la salle. C'est beau, c'est chaleureux. Je vois tous les copains de l'OBFP. On se fait des signes, on se fait des cœurs avec pouces et index. Certains ont leur polo OBFP. Axel a ses lunettes, Simon sa flûte à bec. La banderole OBFP, couleur or, rayonne. Elle se voit de loin.
- Sur scène, on prend notre air le plus détendu. En vrai, on n'en peut plus. On veut savoir. On a peur quand même, mais on veut savoir. Quel que soit le résultat, nous serons contents car ce challenge, on l'a fait pour nous, pour toute la préparation qu'il implique et pour le moment qu'il nous a procuré ce matin. Mais on est tout de même impatients.
- Chuuuut, ça commence ! Les différentes catégories sont récompensées. Nos copains vont chercher leurs trophées à tour de rôle. On les félicite. C'est toujours fort ce moment où l'on prend cette coupe. On voudrait ne plus la lâcher, chanter et danser avec nos musiciens. Mais on a 5 secondes pour la montrer aux copains dans la salle, et hop on laisse la place au groupe suivant qui à son tour va avoir ce précieux moment.
- Ça se rapproche. Notre cœur bat. Nos musiciens qui ont concouru en individuel ont brillé, nous espérons être à la hauteur.
- "GPN". Le monde s'arrête de tourner.
- "ONT OBTENU"... Le présentateur s'arrête. Il lit sa feuille. Il ne dit rien. Il descend de scène. Mais que se passe-t-il ? C'est la première fois que ça fait ça. D'habitude, on enchaîne les résultats, passionnément.
- On se regarde tous, on ne comprend pas. On a toujours l'air hyper détendu alors qu'en vrai, on a un sentiment tout bizarre qui nous traverse. Joie, impatience, peur, jubilation.
- Pascal revient sur scène, il est tout sourire. Nous on ne comprend pas, et lui il sourit ! Sacré Pascal !
- Il reprend le micro et prend son air le plus sérieux : "Ont obtenu leur GPN couronné...". Il s'arrête. Quoi ? GPN courroné ? Bizarre, ils ont changé l'ordre d'annonce des résultats. Après tout pourquoi pas !
- Pascal change son fusil d'épaule. "Cette année, le jury a été unanime. Il a été impossible de départager les candidats qui obtiennent tous leur GPN courronné avec les félicitations du jury à l'unanimité !! ".
- Explosion de joie. On chante, on saute, on s'embrasse, on s'enlace. Toute la salle est debout pour une standing ovation inoubliable.
- Pascal continue : "certains l'obtiennent pour leur prise de risque là où d'autres brillent par leur interprétation exacte du texte. Si les jurys ont été unanimes, ils ont chacun apprécié les exécutions pour des raisons différentes mais vous avez, tous autant que vous êtes, apporté aujourd'hui quelque chose à la Musique ". C'était la plus belle manière de terminer cet incroyable GPN 2020.
- Les minutes passent. Personne ne sort de la salle, comme pour rendre immortel ce moment. Un " ti ta tol ta ti té ti ta-i-é-i" se fait entendre et l'assemblée répond "olé !!". On est transporté.
- Pour évacuer la salle, un paquito géant se met en place, faisant ainsi sortir tout le monde à la chaîne.
- La buvette est prise d'assaut. La friteuse chauffe, les saucisses cuisent. On debrief, on commente, on chante, on rencontre des personnes formidables. On se félicite.
- Guillaume dit "faut Covid toutes les bouteilles". On croit qu'il a bafouillé.
- Yannig nous rappelle qu'il faudra bientôt partir. Que le temps passe vite ...
- On commence à dire "au revoir" à nos chers amis, tout en recommandant une bière dans un nouvel eco cup. C'est le 5ème du week-end. Ils sont beaux, ils sont colorés. Il y a une belle photo de l'Avenir Rannéen dessus.
- Linda nous dit que le week-end ne fait que commencer, qu'on ne peut pas partir comme ça. Elle vient de se (re)servir un Ricard. Elle nous accompagne au bus. Boubouch est là aussi. Il a gardé ses lunettes de soleil.
- Il faut partir. Yannig nous rappelle que sinon, il faudra faire une pause de 12h pour le chauffeur.
- On se rassemble. Tout le monde est là.
- Tout le monde ? Mince, les trompettes. On les appelle. "on arrive", qu'ils disent. Ils négociaient une bière malgré la buvette fermée. On ne peut rien leur refuser, ils reviennent avec leur bière.
- On monte.
- Stéphane me demande si tout le monde est là. Je compte. Je ne sais pas combien j'avais compté la fois d'avant quand j'avais compté sans savoir combien on était. Stéphane dit que c'est bon.
- On part.
- Mince, il y a Lucas qui s'est trompé de bus. Demi tour. Lucas descend.
- On récupère Brice qui vient d'apprendre qu'il n'aura pas de train (l'écureuil a entraîné une interruption de service "pour une durée indéterminée") ainsi que le costume oublié dans la loge. Ça y est, cette fois on part vraiment.
- Chacun reprend sa place dans le bus. Les duvets sont sortis. Certains ont même prévu un oreiller.
- .... Chut .... Il va falloir que je parle moins fort, tout le monde dort.
- Tout le monde ? Non.... Au fond du bus, une poignée d'irréductibles refont le monde, des étoiles plein les yeux.
- On chuchote, on se dit que c'était vraiment super, qu'on a hâte d'être à l'année prochaine. Chaque quart d'heure, nous sommes un peu moins nombreux à veiller, jusqu'à ce que le moteur du bus nous berce tous.
- Porte d'Orléans. On descend. On retrouve une chemise pendue à la barrière. Elle était donc là.
- On vide les soutes. Les glacières sont moins lourdes.
- Damien vient nous dire, le plus naturellement possible : "j'y vais, je bosse dans 1h".
- Nico se dépêche, il a un train à prendre. Heureusement, le train a du retard (c'était calculé).
- Un duvet reste, il n'est à personne. Je le prends.
- Axel remet ses lunettes.
- Simon joue "ce n'est qu'un au revoir" à la flûte à bec.
- C'est bien un dernier au revoir, celui qui clôt officiellement ces GPN 2020.

Ils étaient beaux ces GPN.
Aussi beaux que dans mes rêves.