UGO DIDIER, UN JEUNE PRODIGE
Né avec une malformation, Ugo Didier, passionné de sport, a plongé très jeune dans les bassins. La para-natation a été pour lui une révélation. Très vite, le jeune athlète découvre le niveau international. Celui qui ne peut ni courir, ni sauter, s'épanouit dans l’eau. Au point qu’à 17 ans, Ugo devient champion du monde du 100m dos, quelques mois avant de passer son bac, mention très bien s’il vous plaît.
Petit à petit, il continue sa progression internationale : champion d’Europe en 100m nage libre S9, vice-champion d’Europe du 200m 4 nages en 2018, puis médaillé de bronze en 400 m dos S9 et vice-champion du monde du 100m nage libre S9 dans le bassin olympique et paralympique de Londres, il franchit une nouvelle étape lors des Jeux Paralympiques de Tokyo 2020 en remportant l’argent et le bronze. Tout ça à seulement 18 ans !
BONJOUR HUGO, PEUX-TU TE PRÉSENTER ?
Je m’appelle Hugo Didier, j’ai 22 ans, je suis para-nageur, membre de l’équipe de France de para-natation depuis 2017. En parallèle, je suis étudiant à l’INSA de Toulouse en sciences appliquées pour devenir dans quelques années, si tout va bien, ingénieur.
QU’EST-CE QUE CELA REPRÉSENTE POUR TOI DE PARTICIPER AUX JEUX PARALYMPIQUES À DOMICILE ?
Participer à des Jeux paralympiques à domicile, qui sont, qui plus est, les premiers de l’histoire, c’est forcément très particulier. Le fait d’avoir nos proches à côté, de bénéficier d’un certain avantage du terrain, de par la langue, le climat, le décalage horaire, ça va rendre l'événement particulier. J’espère aussi que nous aurons un bassin plein, rempli de supporters français venus nous encourager ; ça sera forcément un événement tout à fait particulier.
COMMENT S’EST PASSÉE TA SÉLECTION ?
Ma sélection a eu lieu grâce aux derniers résultats sur les championnats du monde qui se sont déroulés à Manchester l’année dernière, d’où j’ai eu la chance de ramener une médaille d’argent. Cette médaille m’a permis de débloquer un quota pour l’équipe de France. Puis, en fin d’année dernière, lors de la journée paralympique, j’ai eu la chance de recevoir mon précieux sésame de sélection, remis par les mains du président Emmanuel Macron. C’est donc ce jour-là que j’ai su que j’avais été sélectionné pour mes deuxièmes Jeux paralympiques.
À QUOI ASPIRES-TU POUR LES JEUX ?
L’objectif pour ces jeux, une fois l’étape de qualification dépassée, c’est évidemment d’aller chercher une médaille. Mon objectif, et pas des moindres, c’est de remporter deux médailles d’or ; ça serait tout à fait incroyable. J’aimerais bien m’aligner sur 5 courses, 4 en individuel et 1 en relais, si tout se passe bien, et pourquoi pas aller chercher une médaille sur toutes ces courses, bien évidemment.
COMMENT LA FÉDÉRATION T'ENCADRE-T-ELLE ?
La fédération nous encadre sur plusieurs plans : le plan sportif évidemment, c’est-à-dire qu’on a un suivi régulier, on a de l’analyse vidéo de nos performances, on est accompagné sur les stages, etc. Il y a aussi un accompagnement financier : l’année dernière cela m’a permis d’acquérir un banc spécial en musculation qui m’a donné la possibilité de parfaire ma préparation, et d’aller chercher cette qualification pour les Jeux paralympiques. Nous bénéficions aussi d’accompagnement médical, via les médecins référents ; c’est un suivi réglementaire qui nous permet d’optimiser notre planification et notre préparation.
UN PETIT MOT POUR LA FIN ?
Je souhaite adresser un message d’encouragement à toutes les personnes en situation de handicap, notamment les jeunes qui hésitent un peu à se lancer dans le handisport. Je les invite à ne pas hésiter car, grâce à ça, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes incroyables, de vivre des super moments, de faire des voyages, de participer à des compétitions, de ramener des médailles, et aujourd’hui ce sont mes meilleurs souvenirs. Lancez-vous dans le handisport, que vous soyez porteur d’un handicap ou non ; il y a plein de manières de s’y impliquer, que ce soit en tant que bénévole ou encadrant.
Article issu du journal Les Jeunes disponible ici