Le rôle de juge est aussi fondamental que celui d’entraîneur. C’est ainsi, en quelques mots, que Françoise Limandas, parle de sa vocation de juge. Passionnée de gymnastique depuis ses 8 ans, Françoise a gravi tous les échelons de sa vocation : gymnaste, monitrice, juge et même responsable des juges pendant 10 ans. Rencontre avec une passionnée qui évoque le jugement gymnique, un rôle parfois dur mais toujours enrichissant.
Racontez-nous votre parcours en quelques mots.
J’ai commencé dans le club des Hirondelles de Villefranche à l’âge de 8 ans. J’ai tout de suite adoré ce sport. Dès l’âge de 14 ans, j’avais envie d’être monitrice et, dès que j’ai pu réaliser les stages pour le devenir, j’ai foncé. J’y passais mes weekends et mes vacances. Après avoir commencé mes études à Lyon, je continuais tout de même à venir m’entrainer aux Hirondelles et à entraîner. Comme j’avais réussi tous mes diplômes d’éducatrice, j’ai été sollicitée pour encadrer des stages de la fédération. Après tout cela, la vocation m’est venue tout naturellement. Cela me paraissait important car j’étais moins disponible pour entrainer, étant dans la vie active.
Quelles sont les différentes étapes avant de pouvoir juger en compétition ?
J’ai passé différents examens théoriques et pratiques qui m’ont permis de me former sur tous les agrès de la gym féminine : le Sol, les Barres asymétriques, la poutre, le saut de cheval et les mouvements d’ensemble. Le fait d’être dans un club de bon niveau m’a aidé pour ma formation et ma connaissance du programme. Pour l’apprentissage pratique, nous allions également à des formations en salle avec d’autres juges.
Quelles sont les qualités d’un bon juge selon vous ?
Le plus important, c’est d’abord d’avoir une connaissance approfondie de la gymnastique. Ensuite, la neutralité : on ne peut pas avoir de préférences par rapport aux gymnastes de notre club. Je dirais que la tolérance est aussi fondamentale, car on ne juge jamais seul. Et même s’il faut savoir défendre sa note, l’expliquer, il faut aussi savoir respecter l’avis des autres juges, et surtout, communiquer. Et bien sûr, la bienveillance avec les gymnastes. De ma longue carrière, j’ai rarement eu des problèmes car je me suis toujours efforcée d’être honnête dans mon rôle.
Quelle a été votre meilleur souvenir en tant que juge ?
Ce n’est pas un souvenir en particulier mais ce rôle de juge m’a permis de rencontrer des gens que je continue à côtoyer aujourd’hui. J’ai fait de magnifiques rencontres, donc humainement c’est très enrichissant. Par rapport au jugement : il m’est arrivé souvent que des gymnastes me disent : « Françoise, ça nous donne de la force que tu sois là pour nous juger car tu avais toujours un sourire, un petit signe d’encouragement pour nous ». Pour moi tout l’intérêt de notre rôle se situe là, dans l’aspect humain.
Vous avez été responsable des juges dans le Rhône : encouragez-vous les gymnastes à passer le pas ?
Oui, d’autant plus qu’on se rend compte qu’on manque de plus en plus de juges ! Certaines associations arrivent à motiver des parents ou des anciens entraineurs… Le rôle des entraineurs est primordial car il faut former des parents qui ne connaissent pas la gymnastique. Nous avons de bonnes formations dans le Rhône, donc j’encourage fortement les gyms, anciennes gyms et parents à se lancer ! J’ai été responsable des juges du Rhône pendant environ 8 ans et j’ai passé la main il y a 2 ans à une équipe de jeunes qui fonctionne très bien , encadrée par une personne dynamique et compétente, donc j’ai bon espoir pour que la situation s’améliore à l’avenir. Aujourd’hui je suis une femme heureuse car j’ai passé la main à une bonne équipe en étant toujours juge active et impliquée dans l’équipe dirigeante.
Propos recueillis par Mathieu MONDET