La Coupe de France de Football : une création FSCF !

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Savez-vous que la Coupe de France de Football, qui passionne tant les clubs et le public, a été créée le 15 janvier 1917 au 5, place Saint-Thomas d'Aquin à Paris dans les locaux de la fédération, alors Fédération Gymnastique et Sportive des Patronages de France (FGSPF), par le Comité Français Interfédéral (CFI, ancêtre de la Fédération Française de Football) sous l'impulsion d'Henri Delaunay, secrétaire général dudit CFI et de la FGSPF ? En voici l’histoire.

L'événement, dont le but est d'affirmer l'unité du pays et d'aider au développement de la jeunesse, est soutenu financièrement par la maison Hachette qui s'engage par contrat au versement de 5 000 francs pendant 5 ans via le magazine Lectures pour tous. Pour des raisons mémorielles, elle reçoit le nom de Coupe Charles-Simon en mémoire du fondateur du CFI, Charles Simon, tombé au champ d'honneur en 1915 et dont Henri Delaunay a repris les fonctions. Le trophée, offert par le docteur Paul Michaux, président de la FGSPF, est créé en 1917 par un ouvrier joaillier de Ménilmontant, M. Chovillon.

À l'image de l'Union sacrée, alors de mise durant la Première Guerre mondiale, cette compétition est ouverte à tous les clubs membres des quatre fédérations régissant alors le football en France. Cette ouverture fait une partie du charme de l'épreuve qui rassemble 48 clubs à sa première édition en 1917, plus de 1 000 en 1949 et plus de 7 000 aujourd’hui.

En 1919, la coupe Charles-Simon est reprise par Fédération française de football association nouvellement créée, et adopte alors définitivement le vocable de Coupe de France en conservant jusqu'à ce jour le même objet d'art comme trophée.

Les exigences pour participer à l'épreuve sont minimalistes : être licencié à la fédération, payer les droits d'inscription de l'épreuve et disposer d'un terrain homologué. C'est ce dernier point qui pose problème aux deux tiers des clubs français, non-inscrits. Les « grands clubs » tentent, dès les

années 1920, de limiter l'accès à l'épreuve à une élite élargie comme pour le modèle anglais, mais la fédération reste inflexible.

L'inflation du nombre d'inscrits oblige pourtant l'organisation à mettre en place des tours préliminaires avant les trente-deuxièmes de finale. Un premier tour est ajouté lors de l'édition 1919-1920, puis un deuxième dès la saison 1920-1921.

En 2020, il y a 8 tours préliminaires avant les trente-deuxièmes de finale et certaines ligues (en région parisienne notamment) ont même dû organiser un tour préliminaire supplémentaire (supplémentaire supplémentaire !) qui se dispute généralement en avril-mai, un mois avant la finale de l'édition en cours.

Créée, donc, par un homme des patros dans la maison des patros, dame Coupe n’est pourtant, en 104 éditions, revenue que quatre fois à l’un de ceux-ci, ces petites barques de pêche affrontant des cuirassés : pour eux, il y a loin de la Coupe aux lèvres ! Plusieurs d’entre eux s’y sont illustrés (L’Union Clisson-Korrigans -UCK- Vannes, Les enfants de France de Bergerac, l’Arago sports d’Orléans, la Jeanne d’Arc de Drancy), mais un seul a réussi à aller jusqu’au bout, à 6 reprises s’il vous plaît, dont 4 victorieuses en 1986, 1988, 2003 et 2005 (défaites en 1977 et 2015).

Pilotée par le génial roublard Guy Roux, l’Association de la jeunesse auxerroise (AJA) joue toujours sur le stade portant le nom de son fondateur le 29 décembre 1905, l’abbé Deschamps, né dans l’Auxerrois et revenu au pays après un petit détour par un autre patronage, la Saint-Georges d’Argenteuil, dont il fut même vice-président avant d’entrer au séminaire.

En 2008, pour les 90 ans de la Fédération française de football, le président général de la FSCF, Jean Vintzel, footballeur lui-même, donna le coup d’envoi de la finale au stade de France, avec rappel au micro du rôle de la Fédération dans la création de l’épreuve.

L’étape du centenaire de la Coupe ayant été manquée, il faudra attendre 2027 pour rappeler officiellement qu’elle est une initiative des patros.

Retrouvez cet article dans son integralité dans le numéro 2581 du journal Les Jeunes.