La Gymnastique Rythmique et Sportive connaît un développement de plus en plus important en France. Focus sur un sport mêlant l’artistique au sportif.
Un peu plus qu’un sport
Née dans les années 40 dans des clubs de gymnastique soviétiques, la Gymnastique Rythmique et Sportive a conquis depuis le monde pour devenir une discipline olympique en 1984 pour les catégories individuelles et en 1996 pour les ensembles. Réunion de la danse classique et de la gymnastique à composante majoritairement féminine, la GRS utilise plusieurs engins d'adresse : la corde, le ruban, le cerceau, le ballon et les massues. En compétition, les juges notent chaque prestation selon trois critères : la chorégraphie, l'adresse et le degré de difficulté. Les gymnastes peuvent évoluer individuellement ou en groupe. Dans les clubs, les différentes tranches d’âge sont représentées : les gymnastes peuvent concourir à partir de 6 ans. A la FSCF, les catégories sont établies comme ceci : poussines, jeunesses (benjamines et minimes) et ainées (cadettes, juniors et seniors). Des compétitions ont lieu sur tous les échelons : départemental, régional, inter-régional et même au niveau national.
Dans cette discipline hybride, où la musique apparait comme un élément fondamental, la chorégraphie réalisée (toujours sur un praticable de moquette) demande une multitude d’aptitudes pour les gymnastes : de la souplesse, de la coordination, de l’agilité, mais également une synchronisation parfaite.
« Solidarité, Passion et Art »
Pour mieux comprendre les rouages de cette discipline encore parfois méconnue par le grand public mais dont le nombre d’adhérents grandit de jour en jour, nous sommes partis à la rencontre de Valérie Guérin, présidente de la GRS Caladoise depuis 8 ans. Alors que sa fille était passionnée de GRS, elle a décidé de s’investir dans son club et a depuis contribué à organiser deux championnats nationaux. La GRS Caladoise, par son affiliation à la FSCF peut participer à des compétitions de différents niveaux : « Nous suivons un programme régional où les gymnastes de tous niveaux peuvent se rencontrer en compétitions, des débutantes au plus expérimentées. C’est l’avantage évident de l’affiliation à la FSCF. […] Au sein de notre club, nous faisons aussi bien des cours d’Eveil, de loisirs ou découverte que de cours plus poussés voués à la compétition. » De plus, dans notre région d’Auvergne Rhône-Alpes, la pratique de la GRS s’intensifie : « Nous avons de plus en plus de nouveaux clubs dans la région, on constate une augmentation de la pratique, c’est positif. Nous avons une belle région de GRS où les clubs sont très solidaires et peuvent compter les uns sur les autres en cas de problème. »
Une croissance qu’est venue freiner le COVID-19 ? « C’est assez difficile pour les clubs car on a besoin de salles avec de la hauteur, de la moquette, et où la pratique en extérieur est particulièrement compliquée. Il faut donc que les communes aient un matériel adapté, avec des mairies parfois réticentes. Les filles ont besoin de se retrouver et de reprendre, car les vidéos ne peuvent pas se substituer à l’entrainement collectif. La rentrée est incertaine, comme dans beaucoup de disciplines ».
Néanmoins, malgré le contexte, les clubs peuvent compter sur les gymnastes qui veulent retrouver leur passion. « A l’âge qu’ont les filles, entre 10 et 15 ans, elles ont besoin de retrouver leur sport car elles vivent GRS ! Elles sont très proches et ont créé des liens très forts. Elles se suivent en catégories d’âges, et cela crée d’ailleurs une belle communauté de parents qui suivent leur parcours ». En clair, Valérie Guérin nous démontre que la GRS est bien plus qu’une simple chorégraphie : « La GRS, c’est le mélange parfait entre danse et gymnastique. C’est une activité avant tout ludique, avec de la musique, des engins, une touche artistique, des justes au corps, du maquillage et tout cela dans une ambiance très festive. Les valeurs que développent les gymnastes sont aussi indéniables. Notre sport, c’est avant tout de la solidarité, de la passion et de l’art ». De quoi nous donner envie de découvrir la discipline, et d’espérer un retour des compétitions au plus vite !
Propos recueillis par Mathieu MONDET