Le comité départemental Rhône-Métropole de Lyon de la Fédération Sportive et Culturelle de France est aujourd’hui l’un des plus importants du territoire. Depuis le début du XXe siècle, des patronages et de l’instruction militaire jusqu’aux grandes compétitions de gymnastique féminine, focus sur un comité qui a traversé les époques sans perdre sa foi dans ses valeurs d’ouverture, de respect, de solidarité, d’autonomie et de responsabilité.
Retournons dans le temps jusqu’au XIXe siècle. En 1898 est fondée par Paul Michaux l ’« Union des sociétés de gymnastique et d’instruction militaire des patronages et œuvres de jeunesse de France », rapidement remplacée par la « Fédération gymnastique et sportive des patronages de France ».
Dix ans plus tard, en 1908, « l’Union des sociétés catholiques de gymnastique et de tir de la région lyonnaise » affiliée à FGSPF, est créée à son tour sous l’impulsion de Jean Brac de la Perrière, président du groupement. Grâce à des sociétés de gymnastique établies sur le modèle de la loi de 1901 à Lyon, des concours sont organisés et des sociétés commencent à se réunir. A l’époque, les organisateurs expriment une volonté de faire du sport un élément d’éducation pour la jeunesse en s’appuyant sur les valeurs chrétiennes catholiques et de moralité.
Les pratiques sont alors principalement la gymnastique et le tir. La dimension de préparation militaire est très présente, grâce à la présence d’un corps militaire à Caluire et Cuire notamment. La fédération est d’ailleurs agréée pour l’instruction militaire par l’Etat. D’autre part, l’athlétisme et la musique sont aussi pratiqués : les fanfares et les cliques (formations musicales) sont une partie intégrante des défilés, ce qui constitue une première pratique culturelle au sein de la fédération.
La pratique est d’abord totalement masculine. En 1919, le rayon sportif féminin (RSF) est créé en France pour une pratique sportive réservée aux jeunes filles. A Lyon, c’est en 1937 que des œuvres féminines apparaissent. Sous le régime de Vichy, l’Etat oblige les fédérations et associations féminines à rejoindre une fédération masculine : le RSF intègre ainsi la FGSPF. En 1945, le RSF se voit offrir la possibilité de retrouver son indépendance mais choisit de rester au sein de la fédération, qui devient alors pleinement mixte. Depuis, la pratique féminine n’a cessé de se développer jusqu’à devenir majoritaire.
Pour la gouvernance de l’Union, devenu « Comité », il y eu peu de présidents, car leur mandat était très long. Dominique Morel, l’actuelle présidente, fut la première femme à diriger le Conseil d’Administration. Roger Phily, son prédécesseur, a fortement appuyé sa nomination, car cela suivait la logique de la pratique sportive et culturelle au sein du comité, où les filles sont plus nombreuses.
Après 1947, la FGSPF devient la « Fédération Sportive de France », puis s’ouvre à la Culture en devenant en 1968, la Fédération Sportive et Culturelle de France (FSCF). De son côté, l’Union, devenue comité départemental du Rhône – Métropole de Lyon, s’est développé et a continué d’être un fer de lance pour la fédération. En atteste la réception de nombreuses grandes compétitions nationales, comme les deux congrès nationaux à Villefranche de 2009 et 2015. De plus, nombre d’élus et de membres du comité directeur de la fédération provenaient (ou proviennent) du Comité. On peut citer l’exemple de Jacques Gautheron, qui a été président de la fédération de 1972 à 1984 puis de 1990 à 1992.
Aujourd’hui, le Comité développe des actions fédérales mises en place par l’ancienne ligue du Lyonnais comme Atoutform’ : une démarche qui s’adresse aux personnes soucieuses de pratiquer des activités régulières et adaptées comme aux personnes fragilisées par la maladie, le handicap ou l’âge. L’activité de l’Éveil de l’Enfant a aussi été une étape marquante : il s’agit d’un concept basé sur la multiactivité, excluant toute pratique spécialisée pour l’enfant, jusqu’à l’âge de 6 ans. La pratique sportive et culturelle est un moyen de développer la motricité, la sensibilité et la créativité de l’enfant.
Avec plus d’un siècle d’Histoire, le comité connait une belle longévité grâce aux personnes qui font vivre le projet de la FSCF en son sein. Le comité est en accord avec son temps en accueillant de plus en plus de nouvelles activités allant du qi gong au cirque par exemple. Au-delà de ses origines chrétiennes, le comité se veut être également un symbole de tolérance envers toutes et tous. Après 112 ans, le comité est comme le bon vin : il s’améliore avec le temps !
Mathieu MONDET