La croix de fer, ou cruz de hierro en espagnol n’a rien à envier aux autres cairns parsemant les chemins vers le Santiago espagnol, au contraire, puisque celle-ci fait plusieurs mètres de hauts, la rendant visible depuis bien plus loin que ses consœurs.
Elle marque la fin du long chemin vers Saint-Jacques de Compostelle, entamé plusieurs semaines ou mois auparavant : le camino francés. Chaque pèlerin atteignant ce point doit y déposer une pierre venant de sa région d’origine. Le tas grossit alors d’années en années.
Epoque celte, empire romain ou début de la christianisation, son origine reste débattue, toujours est-il qu’il a commencé comme humble tas de pierre, simple point de repère aux voyageurs s’aventurant dans la région. Sa renommée, elle, a des origines bien connues. Il s’agit du travail de l’abbé espagnol Gaucelmo, qui décide, au XIIe siècle, de s'installer à Foncebadón, la dernière étape du voyage vers Compostelle. Il y fonde une église et un hôpital, destinés à accueillir les pèlerins. Pour marquer l’étape, il pose alors une croix au sommet du petit cairn qui se trouve à proximité de la ville, sans se douter de l’importance qu’il allait prendre !
Emblématique du pèlerinage, la croix de fer n’est qu’une des nombreuses étapes parcourues par les marcheurs, et de nombreux récits émaillent les chemins de Compostelle. Le 2375e numéro des Jeunes du 1er septembre 1988, où a paru cette photo, en relatent quelques-uns.