Du 14 au 16 juin 1985 les championnats fédéraux de gymnastique masculine se déroulèrent à Annonay, en Ardèche. Cette édition rassembla le temps d’un week-end pas moins de 2800 gymnastes adultes et enfants. Du samedi matin au dimanche soir, se succédèrent épreuves et festivités. Le clou du spectacle fut donné le dimanche, après l’impressionnant défilé des associations le matin dans les rues, par l’arrivée en parachute, l’après-midi sur le stade, de Martine Monzerian et Jean-Claude François, tous deux champions du monde. Cette année-là, l’Association sportive et culturelle Bonne-garde (A.S.C. Bonne-garde) de Nantes remporta son 9e titre fédéral en section adultes devant l’Étendard de la Talaudière (Loire) tandis que la Cambronnaise de Saint-Sébastien-sur-Loire remporta le titre fédéral pupilles devant…l’A.S.C. Bonne Garde. Un carton plein pour la Loire-Atlantique !
Les drapeaux sont nombreux dans les championnats fédéraux de gymnastique : il y a d’abord le drapeau tricolore brodé au nom de beaucoup d’associations, comme sur la photo, puis le drapeau du championnat et enfin le drapeau de la catégorie. L’équipe victorieuse obtenait le drapeau du championnat. L’année suivante, l’association qui le détenait devait le remettre en jeu : elle le ramenait sur le lieu du championnat et le confiait le vendredi soir au maire de la ville qui le conservait le temps des épreuves. Le dimanche, la nouvelle équipe gagnante recevait des mains du maire le drapeau tant convoité, dont il avait la garde pour un an.
Car, en souvenir du glorieux passé paramilitaire de la Fédération et de sa contribution aux combats lors des deux Guerres mondiales (26 000 morts chaque fois), la récompense du club vainqueur de la plus ancienne activité fédérale (avec la musique et le tir) n’est ni une coupe ni un objet d’art mais un drapeau tricolore.
Une seconde tradition perdura jusqu’à la fin du XXe siècle : le vendredi, l’équipe championne de l’année précédente allait déposer une gerbe au monument aux morts de la ville, toujours pour rendre hommage aux morts des deux Guerres Mondiales. Dans le même esprit, la Fédération est aujourd’hui la seule fédération sportive nationale à raviver régulièrement la Flamme sous l’Arc de Triomphe.
Aujourd’hui, seul subsiste la remise d’un drapeau pour les catégories Fédéral 1 Adulte et Fédéral 1 Pupille, celle du drapeau de championnat n’existant plus.