La FSCF a participé mercredi 19 octobre à une conférence au Palais des Congrès à Paris. Les 6 invités ont pris la parole à tour de rôle afin de montrer, à travers leurs expériences, comment le numérique leur avait été bénéfique.
L’ubérisation, ce phénomène consistant à mettre en contact virtuellement des individus dans le but d’échanger des biens ou des services, est souvent perçu négativement par les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Cette conférence avait ainsi pour but de changer le regard des associations sur le numérique. Un des participants à même souligner un point important : « Il faut dynamiser et utiliser le numérique pour justement éviter que les acteurs anti ESS puissent avoir une telle valeur (Uber) » - Ismaël Le Mouël.
Ismaël Le Mouël a toutes les raisons de croire à la force du partage virtuel. C’est sur ce phénomène qu’est basée l’entreprise dont il est le co-fondateur : HelloAsso.fr. Ce réseau de financement participatif (crowdfunding) dédié aux associations permet à celles-ci de faire parler d’elles tout en se finançant. HelloAsso ne prend aucune commission sur ces collectes de fonds et se rémunère sur les dons des internautes. Un modèle économique qui repose sur les tendances actuelles de transparence et d’économie solidaire. D’autant plus qu’HelloAsso accompagne les associations en proposant des astuces sur son blog et des formations en ligne.
Ismaël est également à l’origine de la Social Good Week. Il s’agit d’une semaine dédiée aux solutions numériques et sociales menées par des acteurs de l’innovation citoyenne. Cet évènement a également pour but d’encourager les associations à devenir des acteurs de la FrenchTech au même titre que les start-ups par exemple.
Dans un tout autre secteur, Maud Sarda, était présente pour expliquer ce que change le numérique chez Emmaüs. Emmaüs revend tout type de biens déjà utilisés à faible coût depuis 70 ans. Et pourtant, cela ne les a pas empêché de se moderniser, bien au contraire. L’idée de Maud Sarda est de lancer un Emmaüs en ligne, sous le nom Label Emmaüs. Il s’agit d’un « marketplace » - place de marché où chaque Emmaüs peut mettre en ligne les articles qu’il souhaite vendre. Dans cet exemple, le but n’est pas du tout de remplacer les boutiques Emmaüs physiques mais plutôt de proposer une option en ligne pour toucher une nouvelle cible qui serait séduite par l’histoire de la marque sur la toile. Ainsi, cette numérisation permet ici de mieux faire connaître Emmaüs.
Afin que la stratégie d’Emmaüs reste cohérente, des parts de Label Emmaüs pourront être achetées par le grand public. L’enjeu est donc de rompre avec le système en créant une alternative sans dividendes. Il est également intéressant de souligner qu’Emmaüs n’a pas recruté une nouvelle personne pour gérer ce projet numérique. Ils ont voulu garder leurs équipes actuelles afin que le changement soit fait de l’intérieur, par des individus qui connaissent parfaitement le positionnement, les ressources et la vision Emmaüs. De la même façon, Emmaüs continue à recruter des personnes en rupture sociale et ils sont également formés aux techniques d’e-commerce. Ils participent ainsi, eux aussi, à cette transformation digitale.
Ces deux exemples illustrent parfaitement l’idée que le numérique peut devenir un réel levier de croissance et est accessible à tous.