Serment de l'athlète : des promesses fondatrices

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Les Jeux olympiques sont aussi affaire d'engagements solennels et fondateurs, gages du respect tant de leur identitié que de leur finalité, c'est là tout le sens des serments.

Tout a (re)commencé lors des Jeux olympiques d’Anvers, en 1920. Enclin à s’inscrire dans la tradition et la filiation antique, Pierre de Coubertin instaura le serment de l’athlète à l’heure où les tricheries étaient déjà monnaie courante.

Une pratique qui avait cours dans la Grèce ancienne, lorsque les participants certifiaient, devant la statue de Zeus, qu’ils étaient bien d’origine grecque. À l’aube du XXe siècle, la visée est bien sûr toute autre, comme en atteste le contenu du texte : Nous jurons que nous nous présentons auxJeux olympiques en concurrents loyaux, respectueux des règlements qui les régissent et désireux d'y participer dans un esprit chevaleresque, pour l'honneur de nos pays et pour la gloire du sport. Une formulation qui recèle deux objectifs :d’une part assurer la probité des compétitions, d’autre part préserver l’amateurisme face au professionnalisme émergeant. La vraie morale du sport, c’est le respect de la règle, des autres et de soi, le propre du sport étant de passer de l’égalité des chances, que l’on doit garantir, à l’inégalité du résultat, résume André Leclercq, Président du Comité français Pierre de Coubertin.

APRÈS LES ATHLÈTES, LES JUGES ET LES ENTRAÎNEURS

À noter qu’en 1906, Pierre de Coubertin adressa une lettre à la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF), ancêtre de la FSCF. Une missive dans laquelle il la sollicitait en vue de formaliser le serment de l’athlète. S’il n’est pas prouvé historiquement que la FGSPF, par l’intermédiaire de son secrétaire général de l’époque, Charles Simon, ait bel et bien contribué à son écriture, cela semble probable. Au fil des décennies, la version initiale connut des modifications plus ou moins à la marge. Par ailleurs, depuis les JO de Munich en 1972 et l’avènement d’un sport devenu une arme géopolitique pour certains pays, un arbitre prononce également un serment propre à ses pairs, avant qu’un entraîneur n’en fasse de même à compter des JO de Londres en 2012. Deux compléments rédigés par le Comité international olympique. Dans tous les cas, ce sont des sportifs, des officiels et des coachs du pays hôte, désignés par leur comité national olympique, qui s’acquittent de cette noble tâche lors de la cérémonie d’ouverture, une fois la flamme ravivée.

dernière version en date

Depuis les Jeux de 2020 de Tokyo, ce sont désormais six personnes qui prononcent un seul et même serment. Il s’agit de trois binômes - respectivement d’athlètes, de juges et d’entraineurs - composés à chaque fois et dans un souci de parité. cher au CIO, d’un homme et d’une femme.

À cette occasion, le texte a de nouveau été amendé, et surtout unifié en une version commune, laquelle se décline ainsi :

Au nom des athlètes,

Au nom de tous les juges,

Au nom de tous les entraineurs et officiels,

Nous promettons de prendre part . ces Jeux olympiques en respectant et en suivant les règles, dans un esprit de fair-play, d'inclusion et d'égalité. Ensemble, nous sommes solidaires et nous nous engageons pour un sport sans dopage, sans tricherie et sans aucune formede discrimination. Nous le faisons pour l’honneur de nos équipes, dans le respect des principes fondamentaux de l’Olympisme, et pour rendre le monde meilleur grâce au sport. Ère du temps oblige, la nouveauté réside dans l’introduction de la notion de non-discrimination et l’affirmation de la volonté de rendre le monde meilleur grâce au sport. Une manière de conforter l’universalisme de ce dernier et de l’olympisme mais, surtout, d’en faire un fait social à part entière concourant au vivre ensemble.

Article issu du journal Les Jeunes hors-série spécial Jeux olympiques et paralympiques disponible ici.