Développement de la motricité, de la confiance en soi et de l'autonomie, mais aussi intégration sociale : le sport est un outil indispensable pour une meilleure qualité de vie quand on a un handicap mental.
Jusqu’aux années 1970, les personnes en situation de handicap mental étaient considérées comme malades et le sport n’était pas du tout vu comme une réponse ou une possibilité. Même si l’accès au sport de loisirs ou de compétition pour les personnes en situation de handicap n’est pas toujours facile, les choses ont heureusement beaucoup évolué ! Créée en 1971, la Fédération française du sport adapté coordonne les pratiques des activités physiques et sportives pour les personnes en situation de handicap mental et psychique. Plus récemment, la loi de février 2005 pour l’égalité des droits et des chances inscrit définitivement le droit à la pratique des activités physiques et sportives pour toutes les personnes souffrant de handicap.)
Depuis 2009, les sportifs déficients intellectuels ont été réintégrés dans le mouvement paralympique, ce qui laisse augurer un changement de regard. « Le paralympisme, dans ce qu’il porte d’imaginaire, de valeurs d’excellence, de reconnaissance d’être, rend d’une certaine manière dignité à tous les sportifs en situation de handicap mental, quel que soit leur niveau de participation, et impose le respect à tout un chacun pour leur condition », explique Roy Compte dans la revue « Sports et corps…social » (EMPAN 2010/3). Actuellement, quelque 650 000 personnes sont aujourd’hui concernées en France et près de 6000 enfants naissent annuellement avec un handicap mental/psychique. C’est une population très hétérogène, avec différents degrés de pathologie. Les troubles comprennent certaines maladies mentales comme les névroses, l’autisme et les troubles autistiques mais aussi des maladies génétiques comme la trisomie 21.
les bienfaits du sport adapté
Selon plusieurs études, notamment celle menée par le Dr Fayollet, « les personnes en situation de handicap ont une espérance de vie diminuée de 15 ans par rapport à la moyenne, faute de prévention ». Le simple fait de bouger permet de réduire les risques de développer du diabète, de l’obésité ou de l’hypertension. Si l’activité sportive doit être adaptée à chaque cas, comme par exemple le type de handicap mental, quasiment tous les sports peuvent être pratiqués - tir à l’arc, vélo, judo, volley-ball, etc. - et multiplient des bienfaits divers et variés comme une meilleure coordination.
L’un des intérêts de la pratique sportive réside aussi dans la dynamique de groupe : le sport permet de sortir de l’isolement et d’intégrer les notions de « vivre ensemble » qui permettent de s’intégrer en société. Faire du sport leur permet également d’apprivoiser leur corps. En relevant des défis, ils gagnent en confiance en soi. Tout cela participant à une meilleure autonomie générale, comme avoir un logement indépendant ou un travail. L’activité sportive pour tous doit devenir une réalité ! Elle est non seulement possible pour toutes les personnes en situation de handicap mental mais est indispensable pour leur santé, leur qualité de vie, leur autonomie et leur relation aux autres.
Parole de Marine Pepers, éducatrice sportive spécialisée au sein de l'IME Arc-en-Ciel (Viry Châtillon - 91) :
Mon travail est d’adapter n’importe quel sport aux pathologies des enfants que l’on accueille : cela peut être du sport collectif, de l’athlétisme ou de la danse. Ces enfants ont des pathologies très diverses, comme des troubles autistiques, une trisomie 21 ou une déficience intellectuelle. J’organise les sessions en groupe de 5 à 10 enfants, en fonction de leurs capacités mais aussi de leurs envies. J’adapte les règles de jeu et les simplifie. Les séances sont très fractionnées et ritualisées avec l’échauffement, l’activité et la relaxation. Mon objectif c’est qu’ils y participent tous ensemble et que chacun y trouve du plaisir ! Bouger permet de lutter contre la sédentarité et l’obésité mais aussi de travailler leur estime de soi, la mémoire, l’équilibre, les règles de la vie en société. Cela leur permet d’avoir une meilleure qualité de vie et une meilleure autonomie dans leurs déplacements car ils gagnent en tonus musculaire. Notre IME est affilié à l’institution Special Olympics qui organise les Special Olympics World Games. En 2015, nous sommes partis à Los Angeles concourir dans la catégorie gymnastique et avons ramené 10 médailles lors de ces jeux mondiaux. C’était exceptionnel !
Article issu du journal Les Jeunes numéro 2583. Pour consulter ce numéro, rendez-vous ici.