Sport et pollution : quels sont les risques ?

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En France, la pollution d'origine humaine serait responsable de près de 9% de la mortalité totale sur le territoire chaque année. Alors que la pratique sportive n'a jamais autant été encouragée qu'aujourd'hui, faire du sport dans les grandes métropoles hexagonales peut avoir une incidence nocive sur notre santé.

Si les vertus dégagées par la pratique d'une activité sportive ne peuvent plus être ignorées, tous les sportifs ne sont pour autant pas totalement égaux, du fait de leur environnement. « Aujourd'hui, on peut dire que faire du sport dans les grandes villes comme Paris ou Lyon par exemple est probablement plus dangereux qu'ailleurs » avance le Dr Gilles Dixsaut, spécialiste du fonctionnement de l'appareil respiratoire et membre de la Fondation du Souffle. Une explication corroborée par Santé publique France (agence française de santé publique au service des populations), qui affirme dans ses dernières estimations qu'un homme âgé de 30 ans (et vivant dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants) a entre 5 à 25 mois d'espérance de vie en moins.

Des risques bien réels pour la santé

En pratiquant une activité sportive en métropole, les risques sont en effet bien réels d'un point de vue médical : « Lorsque l'on fait du sport, on ventile et on inhale beaucoup plus qu'à l'état de repos. L'être humain ventile en moyenne 15 000 litres d'air par jour, et la pratique d'une activité sportive peut quadrupler voire multiplier par 5 ce volume. Cette seule information explique finalement une grande partie du problème : on brasse plus d'air, donc plus de particules polluantes. Et cela peut avoir des conséquences graves. Quand on sait que la pollution irrite les voies aériennes (à cause du dioxyde d'azote), les coureurs qui font de l'asthme par exemple voient la probabilité qu'ils fassent une crise augmenter » explique le Dr Dixsaut.

Privilégier le sport en salle ? La fausse bonne idée

Si l'utilisation de masques « est gênante lorsque l'on fait du sport et son efficacité finalement jamais prouvée », la solution la plus abordable se révèle finalement assez simple : il faut s'éloigner le plus possible de ces grands axes de circulation et « privilégier les parcs ou les quartiers avec moins de circulation automobile à proximité ». Mais si cet éloignement paraît vital (même si on ne réagit pas tous de la même façon face à la pollution), il faut néanmoins faire attention à l'endroit de substitution, qui peut lui aussi jouer un mauvais tour malgré quelques avantages au premier abord : « Faire du sport en salle par exemple n'est pas sans risque car l'on rencontre une pollution intérieure qui peut aussi être toxique pour l'organisme. Elle est différente de la pollution extérieure mais peut être issue de colles, solvants et d'autres produits chimiques qui viennent affecter l'appareil respiratoire. Il faut aussi éviter de faire du sport dans les rues étroites et mal ventilées, car la pollution y est plus facilement gardée ». Il faut donc veiller à bien choisir son lieu, sous peine de voir ses problèmes de santé possiblement augmenter.

«La pollution intérieure peut être aussi toxique pour l'organisme», Dr Gilles Dixsaut

Conseils

« Il faut privilégier la respiration par le nez, qui est un excellent filtre à particules. C'est d'ailleurs un enjeu chez les enfants, notamment, car ils ont tendance à davantage respirer par la bouche. Dans la pollution, il vaut d'ailleurs mieux démarrer un exercice progressivement, encore plus que dans un cadre plus propice au sport. Et s'éloigner le plus possible des sources de pollution. Faire du sport en hauteur peut être une solution, car lorsque l'on monte dans les étages, on s'éloigne de la pollution. Enfin, privilégier les sports de longue haleine comme le vélo ou la course à pied (avec une hyper-ventilation moins importante.) »

Source : L'Équipe ilosport