Ce terme, connu de tous, est régulièrement utilisé, notamment au sein du projet éducatif de la fédération. Elle en a même fait le premier pilier de ses objectifs et a choisi des verbes d’action pour le mettre en œuvre.
Ainsi propose t-il de prendre en compte les évolutions nécessaires dans les activités de la fédération, de mettre en valeur la recherche de qualité, d’insister sur les rencontres intergénérationnelles, de tout faire pour aider à prendre des initiatives et de vivre tout cela dans la confiance mutuelle.
Mais à quoi ce mot fait-il penser naturellement ? Des expressions peuvent venir à l’esprit. Par exemple : opération à cœur ouvert, opération portes-ouvertes, à livres ouverts ou à bras ouverts, et bien d’autres encore. Autant d’expressions qui mettent en lumière une constante permanente : celle du passage obligé d’une situation fermée, obturée, à celle d’un déploiement, d’un élargissement au service d’une liberté à promouvoir. Des expressions qui s’appuient sur une nécessaire conjugaison de valeurs telles que la confiance malgré tout, la sincérité dans le respect de la différence de l’autre et le dialogue au cœur de la communication.
Malheur en effet à celui qui ferait de son nombril la référence suprême. Résultat : fermeture assurée.
Malheur à celui qui ferait d’une soi-disant sincérité une ne dissimulation de sa naturelle méfiance vis à vis d’autrui. Résultat : fermeture assurée.
Malheur à celui qui n’aurait comme seul souci que sa permanente justification en prétextant à tout propos le tort de son interlocuteur. Résultat : fermeture assurée.
L’ouverture suppose d’être prêt à recevoir l’inattendu et le surprenant.
On ne peut sortir indemne d’un dialogue mené en vérité. Car ce dernier suppose de ne pas chercher d’abord à convaincre celui qui est en face de soi comme si la vérité était à l’avance de son propre côté. L’ouverture suppose d’être prêt à recevoir l’inattendu et le surprenant. Elle rend vulnérable celui qui a accepté d’accueillir la nouveauté éventuelle. Supprimer en soi le dialogue possible revient forcément à arrêter l’irruption et le développement de la vie. Nous ne pouvons avoir les bras ouverts et en même temps refuser les propositions de l’autre même si, surtout si, elles sont différentes des nôtres.
Nous ne pouvons chercher à mettre en œuvre des pratiques intergénérationnelles et en même temps demeurer dans les seules habitudes de notre propre temps. Nous ne pouvons vouloir favoriser la mixité des publics, notamment par rapport aux personnes en situation de handicap, et ne pas mobiliser tous les moyens pour y parvenir. Nous ne pouvons ouvrir la porte à des initiatives innovantes et ne pas nous préparer à en vivre les surprises qui leur sont inhérentes.
Avec le dialogue, une vraie sincérité liée à la confiance que nous faisons à l’autre, nous serons armés pour vivre une réelle ouverture et mettre en œuvre l’un des piliers principaux de l’action éducative voulue par la fédération.
Encore faut-il ouvrir notre porte !
Texte de Louis-Michel RENIER, à retrouver dans le magazine Les Jeunes n° 2554