En cette journée internationale de la solidarité humaine, la fédération met en lumière un des cinq piliers de son projet éducatif : la solidarité.
Les occasions d’être solidaire sont nombreuses et peuvent devenir banales.
Qu’y a t-il de plus banal que de venir au secours de réfugiés qui fuient leur pays parce qu’ils sont poursuivis et menacés de mort ? Qu’y a t-il de plus banal que de donner à manger à celui qui meurt de faim ? Qu’y a t-il de plus banal par exemple que de venir au secours du plus démuni, de l’accidenté de la route, du voisin dont la cave est inondée, des pays dévastés par la guerre ? Et pourtant, quotidiennement dans les journaux, nous sont narrés des faits, des évènements qui mettent en lumière des situations où la solidarité devrait être première et où nous restons impassibles et sans réaction.
Oui, nous savons bien que la solidarité est nécessaire pour vivre ensemble, mais d’autres intérêts nous empêchent souvent de passer à l’action. Car une question se pose : avec qui être solidaire ? Il est facile de l’être avec ses amis, avec ceux qui pensent comme nous, avec ceux qui ont les mêmes intérêts que nous. Il est plus difficile de l’être avec celui qui est loin, celui dont les idées sont aux antipodes des nôtres, celui qui pourrait devenir un ennemi potentiel.
Les adhérents, bénévoles, élus de la FSCF ont l’occasion concrète de vivre cette solidarité. Nous sommes en face d’une réforme territoriale à mettre en oeuvre. Elle rencontre nombre d’obstacles en certaines régions. Il y a peut-être à favoriser une certaine solidarité pour mettre en place les nouveaux statuts, quitte à abandonner certains désirs personnels.
Être solidaire demande de renoncer à soi pour aller vers l’autre. Il y a dans l’évangile un récit qui peut aider à avancer sur le chemin de la solidarité. J’en vois déjà qui vont dire en me lisant : ça y est, c’est le curé qui cherche à vendre sa marchandise. Eh bien non. Le récit dont je vous parle, qu’on a l’habitude d’appeler le bon samaritain n’a rien de religieux ni de catho, il est simplement humain, mais d’une humanité qui ne choisit pas ses solidarités. Il s’agit d’un homme qui ne regarde pas la race, le clan, l’idéologie. Il voit seulement quelqu’un dans le fossé et va mettre tout en oeuvre pour l’en sortir.
En fait, être solidaire, c’est se faire proche de celui qui en a besoin. On peut ne pas le connaître, il peut même être si différent de moi qu’en temps normal je ne ferai rien pour lui. Il a simplement besoin d’une aide, d’un signe de proximité, d’un geste de réconfort. Ni plus ni moins.
Louis-Michel Renier
Issu du magazine Les Jeunes de Mai / Juin 2016 (n°2551)
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