Une gouvernance nouvelle consiste à analyser son environnement et ses besoins et les formaliser dans des documents, le tout de manière cohérente. De nombreuses associations cherchent à rendre la gouvernance plus participative, collaborative. Faut-il inventer de nouveaux modes de concertation ? Peut-on se satisfaire de l’absence de tout cadre formel ?
Implication des parties prenantes
L’équilibre du pouvoir dans les associations ne se joue pas seulement au sein des instances statutaires mais avec l’ensemble des parties prenantes. Le monde ne se partage pas entre un intérieur et un extérieur de l’association. Les frontières sont poreuses, avec un réseau de partenariats qui implique des types variés de participation à la décision.
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Qui fait-on participer à la gouvernance ? Quelle place leur donne-t-on ? : élus, usagers, bénéficiaires, adhérents, bénévoles, partenaires, salariés...........…
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Former et accompagner les bénévoles : la mise en place d'une politique de formation des bénévoles est un levier d'action sur la gouvernance. L'association doit être un lieu d'apprentissage pour permettre à toutes et à tous de s'investir.
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Associer les adhérents à la prise de décision (interrogation des mécanismes de représentation).
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L’engagement à durée déterminée peut également être une solution au règlement de problèmes ponctuels, pour des missions spécifiques. Cela permet de recruter des talents en les mobilisant dans la vie associative et cela permet de créer des potentiels administrateurs permanents.
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La mise en place de commissions spécialisées chargées d’étudier une question particulière et de rendre un avis consultatif aux organes de décision peut également être une solution. Elle pourrait comprendre des personnalités extérieures qualifiées, cela favorise l’adaptabilité et l’implication des bénévoles qui ont des compétences diverses.
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Avoir une connaissance fine de l'environnement extérieur, qui est en mouvement permanent. C’est ce que permettrait la création d’une cellule prospective au sein de l’association, anticipant les changements, impactant le projet associatif, réajustant donc ce dernier lorsque qu’une transformation majeure risque de se présenter.
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Créer une cellule d'observation et de réflexions sur les enjeux sociétaux en lien avec le projet associatif. Ce dispositif permettrait de faire remonter de manière fine et actualisée les problèmes ou évolutions constatés et d’alimenter les réflexions pour agir en amont sur les causes de ces problèmes.
Renouvellement des instances dirigeants
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Accepter de se mettre sous contraintes : limitation dans les statuts de la durée et du nombre consécutif de mandats permettant ainsi de forcer le renouvellement en libérant des places.................
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Penser le renouvellement, organiser la passation de responsabilité, développer les outils de transmission du pouvoir pour favoriser le renouvellement des instances de gouvernance de manière explicite et intrinsèque au fonctionnement de l'association : identification permanente de nouveaux administrateurs, création d'une instance dédiée, outils compréhensibles par tous, travail à plusieurs.................
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Rechercher systématiquement des futurs dirigeants parmi les bénévoles, adhérents et usagers de l’association et mettre en place des dispositifs d’intégration, de fidélisation et de reconnaissance. Cette action systématique de recensement des aspirations individuelles permet au final de constituer un vivier pour les fonctions de gouvernance de l’association.
Mixité dans les espaces de décision
L’enjeu démocratique de la parité, et plus largement de la construction d’une culture de l’égalité entre les femmes et les hommes, est un enjeu majeur de société auquel il est nécessaire d’envisager la contribution des associations. Les associations ont un poids économique considérable au sein de l’économie française. Elles s’inscrivent par ailleurs dans une logique croissante de professionnalisation, avec un recours aux outils de gestion et aux méthodes de management issus du monde de l’entreprise. Dans ce contexte, la question de la gouvernance et du partage de pouvoir au sein des associations revêt une importance particulière.
Dans les faits, moins du tiers des sièges de président d’association (31 %) est occupé par des femmes. Il est intéressant de souligner que, parmi les fonctions d’administrateurs, 50 % des secrétaires sont des femmes, tandis que les postes de président et de trésorier, investis d’un certain pouvoir, sont davantage occupés par des hommes. Par ailleurs, plus une association emploie de femmes, plus leur place décroît dans les instances décisionnelles. La place des femmes dans les associations répond enfin à des logiques sectorielles. Tandis que 97 % des présidents des associations de chasse-pêche et 83 % des présidents d’associations sportives sont des hommes, les femmes sont davantage présentes dans la gouvernance d’associations œuvrant dans les domaines de l’action sociale et de l’aide humanitaire.
L’égalité n’est pas une punition ; c’est une richesse qui rapporte aux hommes et aux femmes. Certains secteurs, tels que le sport, ont adapté leurs statuts pour aller vers la parité ; on constate ainsi une féminisation croissante des instances dirigeantes dans les fédérations sportives. Le secteur culturel reste quant à lui très masculin, 90 % des directeurs d’établissements étant des hommes.
Management
Organiser des modalités participatives de management qui permettent de mobiliser les différentes parties prenantes sur un projet associatif collectif, partagé. Le secteur associatif est un secteur particulier qui doit avoir un management original et adaptable à la diversité des associations. S’inspirer des pratiques externes au monde associatif est une bonne chose mais cela ne suffit pas : si le monde associatif veut être fort, efficace, reconnu, il lui faut ses propres outils de gouvernance et donc par extension de management.
Place du salarié dans l'association
Dans certains secteurs, la professionnalisation a été accélérée par les mises en concurrence avec des entreprises privées : il fallait démontrer que les associations font aussi bien que le privé lucratif, ce qui a conduit à recruter des salariés au moins aussi qualifiés et faire monter en technicité les actions associatives. Mais pour éviter le risque de banalisation de l’action associative, un vaste chantier de reconnaissance des compétences spécifiques des bénévoles a été ouvert. Cette reconnaissance des compétences qui s’apprennent et ne s’enseignent pas forcément était tout l’enjeu du chantier mené autour de la VAE associative (Valorisation des Acquis de l’Expérience associative). Cela n'a pas été sans effet sur les équilibres de pouvoirs entre salariés et dirigeants bénévoles.
Les statuts associatifs, à de très rares exceptions près, ne font aucune place aux salariés dans les instances de la gouvernance.
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Chercher des moyens pour associer les salariés aux mécanismes de prises de décision pour que bénévoles et salariés aient des espaces de responsabilités.
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Clarifier et définir les rôles de chacun (ex : élaborer des fiches de postes de bénévoles).
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Mettre en place un parcours initiatique pour les nouveaux dirigeants. En effet un président connaît davantage l’association s’il a été administrateur ou membre d’une commission, bénévole de terrain.................. Masquer