L’éclosion des graines de la culture
En 1968, la fédération enregistre 153 282 licences pour 2 063 associations. Un sondage fédéral montre que 23 % de leurs activités sont déjà non sportives : batteries-fanfares, colonies de vacances et préparation du gala annuel les mobilisent largement. A cette base déjà solide, la fédération ajoute peu à peu de nouvelles activités culturelles : la danse fait ainsi son apparition en 1971. L’éveil de l’enfant et le théâtre arriveront en 1992. Les arts plastiques, pointeront le bout de leurs pinceaux en 1995, bientôt rejoints par le petit dernier, les arts du cirque.
Les activités sportives ne sont pas en reste et de nouveaux domaines viennent également augmenter l’offre fédérale : la même année que la danse, c’est la gymnastique rythmique et sportive (GRS) qui arrive à la fédération. Puis viennent les majorettes en 1973, rebaptisées twirling quelques années plus tard. La campagne Sport pour tous amène, elle, l’apparition de la randonnée pédestre (activité aussi sportive que culturelle en réalité), comme l’éveil et de la gymnastique de détente en 1976. Le cyclisme, le tir à l’arc font également leur apparition dans les années qui suivent. On complètera la liste en citant, à partir de 1974, le développement massif des centres de vacances et de loisirs, où se pratiquent aussi bien le football et la randonnée que le chant et les travaux manuels.
Ce nouveau dynamisme a aussi un impact sur le siège fédéral. Depuis 1968, la fédération demeurait dans la grande bâtisse de brique rouge du 5, rue Cernuschi dans le XVIIème arrondissement. Mais en 1989, elle s’y sent déjà à l’étroit. C’est dans le XIème arrondissement cette fois qu’elle trouve un abri à sa taille, au 22, rue Oberkampf, dans une ancienne usine devenue imprimerie.
De l’importance d’être bien formé
La fédération a toujours eu le souci de former ses bénévoles et ses cadres techniques : pendant des années, ce n’est pas moins d’un quart de son budget qui y est consacré. Elle organise ainsi tous les ans (hier comme aujourd’hui), des stages de formation de cadres spécialistes d’une discipline. Les premiers bouleversements dans ce secteur arrivent dans les années 60, lorsque les foyers-clubs toquent à sa porte : des stages, généralistes cette fois, d’éveil aux responsabilités sont mis en place et rencontrent vite un franc succès. Destinés aussi bien aux futurs moniteurs sportifs qu’à ceux qui se destinent à l’animation des foyers-clubs, ce sont finalement 3 000 jeunes et futurs cadres qui seront formés entre 1967 et 1990. C’est également à la fin des années 60 que, à l’initiative de la gymnastique féminine, la fédération met en place le perfectionnement technique de ses meilleurs sportifs.
Le second bouleversement, est cette fois, extérieur : la fédération formait des professeurs d’éducation physique et sportive (EPS) depuis 1963 et 1967, dates auxquelles les diplômes qu’elle délivre avaient été reconnus par l’Etat. Mais, menacée dès 1973, cette reconnaissance est définitivement retirée à la FSCF en 1980 après moultes péripéties. Le vide créé n’en est, en réalité, pas un : la fédération s’y attendait et s’y est préparée. Depuis 1974, elle a investi un terrain neuf : celui des centres de vacances et de loisirs (CVL). Le travail paye et dès 1978, la fédération obtient l’habilitation nationale à délivrer le BAFA et le BAFD : elle est d’ailleurs la seule fédération sportive à bénéficier de cet agrément. Allant toujours un peu plus loin, elle s’est également dotée depuis 2012 de Forma’, institut qui se consacre à la formation professionnelle.
La fédération ne vieillit pas, elle mûrit !
On a pu le voir, au fil des ans, la fédération a su fêter avec splendeur ses anniversaires : pour son quart de siècle comme pour ses soixante ans, ce sont plusieurs dizaines de milliers de jeunes qu’elle fait défiler sur les Champs-Elysées. Il n’est plus possible aujourd’hui de bloquer l’avenue, mais la fédération n’est pas à court d’idées pour célébrer dignement un âge de plus en plus canonique.
En 1988 et pour ses quatre-vingt-dix ans, elle se lance sur les chemins de Compostelle. Le grand relais organisé le long du parcours français rassemblera plus de 80 000 marcheurs. A pied, à vélo, en canoë, en barque, à cheval, à la nage ou en rollers, les bâtons de pèlerinage passent de mains en mains, d’associations en associations jusqu’à la frontière espagnole. Le passage des témoins est toujours un moment de fraternité et de festivités. Onze associations organisent même pour l’occasion une représentation théâtrale Sur les chemins de Compostelle, mettant en scène entre 300 et 800 figurants. Ce sont ensuite 97 marcheurs qui assurent la dernière étape et le transport des 14 bâtons jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Dix ans plus tard, c’est un siècle d’existence que fête la FSCF. A événement exceptionnel, célébration sans précédent : la fédération organisera tous ses championnats fédéraux le même week-end en Ile-de-France (à l’exception tout de même de quelques disciplines comme le ski qui aurait posé des problèmes pratiques insurmontables…). En apothéose de ce week-end sportif et culturel, c’est un grand spectacle qui sera offert aux participants dans le palais-omnisport de Bercy. Ou plutôt deux spectacles, car pour une salle de 14 000 places, ce sont 24 000 jeunes qui ont répondu à l’appel ! La représentation se fera donc deux fois de suite : la double performance des artistes Surya Bonaly, Philippe Candeloro et leurs collègues allume le feu à Bercy...et chez les pros, interloqués de l'ambiance dans les gradins.
Un mot de conclusion… loin d’être définitif
Alors que la FSCF file désormais vers ses cent-trente ans, le récit de son passé ne saurait être exhaustif. Il a fallu passer sous silence bon nombre d’événements, d’anecdotes et d’initiatives. C’est riche de cette histoire que la fédération est aujourd’hui à même de proposer à ses adhérents 23 activités sportives et culturelles, ainsi que des formations adaptées aux jeunes qu’elle accueille. De même, c’est en s’appuyant sur des engagements déjà anciens qu’elle s’emploie à agir dans des domaines comme la santé, le handicap, la solidarité intergénérationnelle ou encore le développement durable. Appuyée sur de solides fondations, la FSCF est prête pour l’avenir.