Majorettes
Dès Les majorettes naissent aux États-Unis dans les années 1930. Originellement issue du lancer de bâton masculin des défilés militaires américains du début du XXe siècle, la discipline s’organise rapidement, avec la création du National Baton Twirling Association en 1946, toujours existante en 2022. Le terme de majorettes est remplacé par celui de twirling au début des années 1980, lorsque, les hommes commencent à pratiquer cette discipline.
Le twirling se différencie du cheerleading par le fait que ce dernier est pratiqué uniquement lors de manifestations sportives durant lesquels les cheerlearders encouragent l’équipe qu’ils soutiennent. En France, la discipline a du mal à s’implanter, ce n’est qu’en 1961 que la première troupe française de majorettes voit le jour, et il faudra attendre 1968 pour les premiers championnats de France. Les majorettes reprenaient les codes vestimentaires militaires, et performaient traditionnellement dans les rues lors de défilés et de fêtes locales.
C’est dans le numéro des Jeunes n°2118 du 31 janvier 1969 qu’apparaît pour la première fois un article sur Les majorettes, une activité jeune et moderne. L’auteur y indique un empressement des jeunes filles pour cet exercice depuis plusieurs années. Ce n'est pourtant que seize ans plus tard, en 1973 à Grenoble, qu’a lieu le premier rassemblement. Jusqu'en 1980, les concours fédéraux de majorettes et les grands prix de musique se déroulaient ensemble, mais chaque activité a aujourd'hui sa propre organisation.
Affiche pour les championnats fédéraux de gymnastique, musique et majorettes du 21 au 23 juin 1974 organisés par Jeanne d’Arc de Dax.
Les Jeunes, du 15 mai 1974 (page 11)
Affiche pour les championnats fédéraux de majorettes et le festival de musique des 14 et 15 juin 1975 organisés par Les Mouettes de Royan.
Il s’agit du premier Grand Prix fédéral de majorettes. Il y avait plus de quarante sections et cinq catégories de niveau avec trois épreuves: chorégraphie imposé, libre et défilé.
Palmarès :
1ère - Saint-Louis, Poissy (128,15)
2ème - Les Mouettes, Royan (122,05)
3ème - Pleins Feux, Thiais (119,85)
Les Jeunes n°2209 du 15 juin 1975
Les Jeunes n°2210 du 30 juin 1975
Affiche des championnats fédéraux de gymnastique féminine, masculine, rythmique et sportive, du grand prix fédéral de majorettes et du concours interrégional de musique du 15 au 24 juin 1979 organisés par la Saint-Louis de Poissy.
Ce gigantesque championnat a accueilli soixante groupes de majorettes, soit 2 000 majorettes,12 formations musicales.
Les Jeunes, n°2270 du 15 juin 1979, Les Jeunes n°2272 du 15 juillet 1979
Les prestations reposaient tout d’abord sur la marche militaire au pas rythmée par la musique, et sur un ensemble de figures de groupe, parfois, mais pas toujours, accompagnées de mouvements de bâton. Ces derniers nécessitaient un apprentissage long mené par des professeurs formés, alors inexistants en France, comme les juges. La fédération a donc mis en place des stages de formation de ces cadres.
Les mini-majorettes (moins de 12 ans) réalisaient également des manifestations, ici lors d'un défilé en ville précédant un championnat fédéral. C'était une étape obligatoire dans le déroulement de la journée.
Sur cette photo, Madame de Saint-Julien remet le trophée fédéral au maire de la ville de Royan.
Les championnats fédéraux annuels durent un weekend entier. Le trophée, conservé d’année en année, est remis le vendredi soir au maire de la commune qui organise les championnats, par l’ancienne équipe vainqueur. Le maire le remet le dimanche après-midi à la nouvelle équipe titulaire, lors de l’annonce des résultats. Le club conservera le trophée jusqu’à l’année suivante. En twirling, le trophée est un fanion, les coupes sont utilisées pour les autres sports.
Les Marinettes de Fécamp sont des majorettes ayant pour particularité d’effectuer tous leurs exercices sur patins à roulette. C’est Renée Houlbreque qui, dans un but de loisirs éducatifs et sociaux, crée en 1964 le club dans la ville de Fécamp, à l’origine uniquement pour les jeunes du quartier difficile du Ramponneau. Leur succès est très rapide, et des tournées européennes sont organisées à partir de la fin des années 80. Les Marinettes œuvrent toujours en 2022.
Les majorettes des années 1960-1970 sont habillées en costumes militaires, avec une canne en métal. Leur tenue est composée d’une veste à brandebourg, d’épaulettes dorées et d’un schako à plumet, d’une jupe courte, d’un collant et de bottes blanches. Les couleurs variaient peu à l’époque, mais on retrouvait parfois des costumes rouges ou bleus. Le fait d’uniformiser la tenue participe à créer une image-type de la majorette, elle devient ainsi un personnage dans l’imaginaire collectif, comme en témoignent leurs nombreuses apparitions dans les bandes-dessinées de l’époque. Toujours représentée de la même façon, elle est facilement identifiable.
TWIRLING
Grâce à la commission technique fédérale, et à l’apport chorégraphique et technique du professeur américain Bobby Courtright l'activité prit, dans les années 80, un visage résolument sportif. L'apparition des garçons provoqua le changement de nom : on parle, depuis, de twirleurs.
Comme en gymnastique et en musique, la compétition est majoritairement pratiquée en groupes (de 16 à l'origine à 4, 5 ou 6 aujourd'hui). Sur plus de 10 000 twirleurs, il n'y en a pas plus de 500 pour s'inscrire chaque année aux concours individuels.
Le podium individuel du premier Grand Prix de twirling, les 14 et 15 juin 1975. A la première place, Sylvie Boulan (Mouettes de Royan).
Ce premier championnat fut très important dans l’histoire de la fédération, par sa primauté mais également par le spectacle offert (quatre mouvements d’ensemble), le nombre de participantes et de spectateurs venus assister aux manifestations ainsi que la participation de plusieurs batteries-fanfares.
Nicolas Block, de la Saint-Louis de Poissy, est premier champion individuel masculin lors du championnat individuel tenu à Sélestat (Bas-Rhin) en 1981. Six fois de suite vainqueur de ces championnats (de 1981 à 1986), cet ancien gymnaste, fils de Marie-Bernadette Block, la responsable nationale, brisa une barrière psychologique : la discipline reste très féminine, mais de plus en plus de garçons y viennent même s’il n’existe toujours pas de section complète masculine en 2022, seulement des individuels, qui concourent avec ou au milieu de groupes féminins.
La présence de garçons dans la discipline n’est pourtant pas quelque chose de nouveau, bien au contraire, on peut même parler de retour aux sources :
Le twirling américain, à l’origine du twirling moderne, était essentiellement masculin, puisque pratiqué, lors des défilés militaires, principalement par des hommes maniant une lourde canne. La discipline était alors très différente de ce qui se pratique aujourd’hui. En 1938, c’est même un homme qui crée sa propre formation de twirling, le All stars twirling club. le Major américain C.W Boothe, un des pratiquants les plus connus de l’époque. Le passage du maniement du bâton massif à la canne légère des majorettes a été peu étudié par la communauté scientifique, il est donc difficile d’en retracer précisément l’évolution.
Tous les documents sont à disposition dans la webothèque.
