La Fédération Sportive et Culturelle de France dénombre près de 40 000 bénévoles présents à ses côtés. Un soutien inestimable, qui permet à la fédération de continuer son développement au quotidien. La FSCF a ainsi décidé de mettre en lumière plusieurs de ces bénévoles, afin de comprendre leur engagement et leurs actions. Deuxième épisode avec Annabelle Mainand, une bénévole passionnée.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Annabelle Mainand, j’ai 37 ans, et je travaille comme assistante polyvalente chez un marchand de biens. Je suis originaire de Lyon, ville que je n’ai jamais quitté. Le bénévolat est profondément ancré dans mon histoire personnelle : je me suis investie étudiante dans des associations de soins aux animaux sauvages, puis dans la section Equitation de l’ASUL, et au sein du Club Français des Amateurs de Furet durant 5 ans. Après une pause du bénévolat durant quelques années, j’ai découvert la Jeanne d’Arc Alouettes de Caluire (JAAC), association affiliée de la FSCF. Son projet a coïncidé avec le mien car cette dernière recherchait de nouvelles activités, et je pratiquais assidûment la pole dance. Je me suis donc formée à l’enseignement de cette discipline, et nous avons ouvert en janvier 2016 une section pour cette dernière au sein de l’association, qui a rencontré un franc succès. Dans le même temps, j’ai commencé à participer aux réunions du comité directeur, où j’ai été élue en octobre 2016. J’ai intégré également la commission communication à cette période, avant d’être élue vice-présidente en charge de la communication en octobre 2017, puis présidente générale en novembre 2018.
Pouvez-vous nous parler de votre engagement en tant que bénévole au sein de la FSCF ?
La JAAC est membre du comité du Rhône de la FSCF depuis sa création, en 1908, et la FSCF est profondément inscrite dans l’histoire et le partage des valeurs de la JAAC. C’est donc très naturellement que j’ai découvert la FSCF, et ai pu apprécier les valeurs défendues. J’ai rapidement eu des contacts avec la fédération dans le cadre de mes missions à la JAAC, notamment avec la commission Danse ce qui nous a permis de participer pour la première fois aux Rencontres Départementales de Danse en 2018 avec la catégorie pole dance. Une opportunité pour nos adhérents de découvrir la fédération et partager leur art dans un cadre bienveillant. J’ai également beaucoup été en relation avec les différents acteurs du parcours Atoutform’, notamment avec Marjolaine Seguy. Ce projet tient à cœur à notre association, qui souhaite développer les qualités de ce parcours adapté à tous.
Pourquoi avoir choisi de s’engager au sein de la FSCF ?
La FSCF, au-delà du sport, ou de la culture, prône des valeurs de partage, de bienveillance et de convivialité, qui sont pour moi primordiales. Surtout dans une société de plus en plus individualiste et tournée vers le profit ou la performance ! C’est un cadre qui à mon sens permet un réel épanouissement personnel, où chacun va pouvoir apporter ses compétences propres, pour les partager, les transmettre, et s’enrichir des compétences des autres.
Que représente pour vous cet engagement bénévole ?
Le bénévolat, je ne peux pas m’en passer ! J’ai besoin de me rendre utile à l’autre, m’impliquer dans une organisation, un événement, une association. Cet engagement, profondément viscéral, est indispensable à mon épanouissement. En retour, il me permet de recevoir énormément. De la bienveillance, du temps partagé, des expériences exceptionnelles, des rencontres avec des personnes d’horizons variés, des échanges intéressants et constructifs. C’est aussi un moyen important de transmission, et ainsi ne pas traverser ma vie sans rien laisser, rien partager.
« Le grand gagnant du bénévolat, c’est le bénévole avant tout ! »
Quelles-sont vos principales motivations ? Et plus particulièrement celles qui vous ont poussé à devenir dirigeante ?
Les associations ont une structure et une histoire bien particulières. Le fondement de la loi 1901 a permis de développer des projets uniques, sans autre ambition que le partage en étant au service de ceux qui en ont besoin, en dehors de toute notion de profit. J’ai sincèrement peur que ce modèle disparaisse dans les années à venir, du fait entre autres de la professionnalisation, la baisse du nombre de bénévoles, ou encore la diminution des subventions. M’investir en qualité de dirigeante est un moyen d’œuvrer pour empêcher ou au moins retarder cette échéance. Montrer également que l’on peut être active professionnellement ET bénévole, et tenter de mettre en place des solutions de gestion qui permettent un investissement facilité des bénévoles et en lien avec les réalités de notre société : nouvelles technologies, mobilité géographique accrue, etc.
Quelles sont les principales responsabilités qui incombent à votre fonction ?
En tant que présidente, les responsabilités sont nombreuses, tant d’un point de vue légal, statutaire, ou simplement moral. J’en retiendrai deux qui me paraissent capitales. Tout d’abord la gestion des ressources humaines, aussi bien des bénévoles, en leur proposant des missions adaptées à leur disponibilité et leurs compétences, que des salariés, qu’il faut considérer comme des membres à part entière de la structure, motivés par son bien-être et son développement. Le tout en prenant le temps de l’écoute des besoins et des envies de chacun. Deuxième point, le projet associatif, source d’échanges passionnés et passionnants. Ce dernier permet de garder le cap à chaque fois qu’une décision doit être prise, permet de construire un budget à son service, et à chacun de savoir où l’on souhaite aller.
Si vous deviez vous souvenir d’un moment marquant durant vos activités bénévoles, lequel citeriez-vous ?
Ils sont nombreux, c’est difficile de choisir ! Je citerai le discours réalisé cette année lors de notre rassemblement annuel, FestiJAAC, en janvier dernier. Je venais d’être élue depuis 2 mois environ à la présidence, et c’était mon premier événement officiel. Pour l’occasion, tous les adhérents présents étaient réunis au centre du gymnase, devant leurs familles et amis. J’ai appelé un à un tout ceux qui font vivre notre association : bénévoles, salariés, intervenants sportifs, membres du comité directeur, etc. soit 88 personnes en tout ! En les voyant réunis devant moi, j’ai pris la pleine dimension de la force de notre association, et du souhait de la voir toujours grandir. Et ainsi de la certitude de ne pas être seule pour le réaliser.
Le renouvellement des instances dirigeantes est une question qui anime beaucoup le monde associatif. Quel rôle les jeunes ont-ils à jouer selon vous ?
Un rôle primordial car l’avenir, ce sont les jeunes ! Non seulement par le fait de l’âge, mais aussi parce que mobiliser les jeunes, c’est montrer qu’on peut retrouver les qualités citées plus haut chez une génération différente, la mobiliser autour de valeurs et de projets immémoriaux. De plus, pour l’image du bénévolat et du monde associatif, c’est aussi capital de pouvoir présenter un visage jeune, et non pas vieillissant. C’est un signe certain de dynamisme.
Que diriez-vous à une personne qui hésite à franchir le pas de l’engagement bénévole ?
De tenter sa chance ! Il n’y a aucun risque, si ce n’est celui d’apprendre, s’enrichir, passer des moments extraordinaires, trouver un sens supplémentaire à sa vie et à son parcours. On en ressort soi-même grandi, en apprenant sur soi-même, ses capacités, et sa relation aux autres. Le grand gagnant du bénévolat, c’est le bénévole avant tout !