La fédération met en lumière le parcours et le rôle de trois témoins indispensables à l’organisation de manifestations nationales, régionales ou départementales.
Il est tout aussi concentré qu’un gymnaste réalisant un mouvement, il court tout autant qu’un sportif sur le terrain ou il possède un œil aussi averti qu’attentif lors d’une représentation de danse par exemple, vous l’aurez bien compris, nous parlons de trois corps de métier nécessaires à la réussite d’une manifestation fédérale : les juges, arbitres et jurés.
La fédération les compte par centaines. Ils ont les mêmes responsabilités. Seule leur tenue les distingue. À travers différents questionnements, ces derniers ont pris du recul et offrent leur point de vue sur l’intérêt de leur engagement au sein de la fédération.
Quelle est l’origine de votre engagement à la fédération ?
François Dubois (arbitre) : La section tir à l'arc de l'Eveil de Contres a rejoint la fédération en prévision des 100 ans de cette dernière. La commission régionale que j'ai intégrée (composée de 4 associations) devait faire vivre l'activité sur le territoire, donc proposer des rencontres inter-associations. Cela est désormais chose faite et c’est pour cette raison que j’ai choisi de devenir arbitre fédéral.
Emmanuelle Rouberty-Delbano (juré) : Je suis musicienne au sein de la batterie-fanfare de l’Éveil de Marans. Mon grand-père, Dominique Delbano, dirigeait cette batterie-fanfare lorsque j’étais petite et l’a emmenée jusqu’au niveau Grand Prix National au tout début des années 80. À la fin de ces années, c’est mon père, Jean-Marie Delbano, qui s’est retrouvé à la tête de cette formation. J’ai donc, depuis mon plus jeune âge, assisté à tous les concours fédéraux. C’est à partir de 1996 que j’ai commencé à participer aux divers concours d’ensembles et individuels en tant que juré fédéral.
Frédérique Bisset (juge) : Je suis juge depuis l’âge de 14 ans. J’ai commencé au sein de la Fédération française de gymnastique. Suite à un déménagement en 1995 qui m’a amenée dans le Maine-et-Loire pour des raisons professionnelles, je n’ai pas tout de suite repris mes activités de juge. En 2001, à l’école, une maman m’a demandé si je connaissais des juges et entraîneurs pour une association. J’ai alors proposé mes services.
Quelle formation avez-vous obtenu ?
François Dubois : Je me suis lancé pour suivre la formation d'arbitre de tir à l'arc en suivant le cursus de formation établi par la commission de l'époque ; une partie théorique suivi de 2 arbitrages accompagnés d'un tuteur.
Emmanuelle Rouberty-Delbano : J’ai participé à des stages organisés par la fédération : régionaux et nationaux. Lors des stages nationaux, j’ai passé tous les diplômes que la fédération proposait : chef de pupitre, répétiteur 1, puis 2 et à 20 ans, mon DEF (Diplôme d’Encadrement Fédéral). Ce diplôme fédéral est l’ultime diplôme décerné par la fédération. Il permet de pouvoir encadrer n’importe quel stage de musique et d’être membre d’un jury fédéral.
Frédérique Bisset : À l’époque, il n’existait pas d’équivalence pour les niveaux de juges. J’ai donc repassé toutes les formations et en 2016, j’ai obtenu le niveau de juge fédéral formateur (JFF). J’ai suivi les formations juges départementales et régionales ainsi que les recyclages tous les ans et jugé en compétition, selon la brochure des examens. Pour le parcours de juge fédéral formateur, cela a pris un peu plus de temps compte-tenu du niveau d’exigence et de mon temps pour pouvoir réussir l’ensemble des modules. Ma tutrice, Elisabeth Jean, et la responsable juge de la région Pays-de-la-Loire, Françoise Desmas, ainsi que les juges des plateaux nationaux ont été de précieux appuis pour m’accompagner dans ce parcours.
Quelles compétences professionnelles et personnelles en retirez-vous ?
Emmanuelle Rouberty-Delbano : Après 20 ans d’intermittence du spectacle, je suis aujourd’hui directrice de l’école de musique de Marans Music’Attitude. Nous avons créé au sein de cette école un partenariat avec la batterie-fanfare de l’Eveil de Marans pour pouvoir former les futurs musiciens de cet orchestre. Depuis 2 ans, nous leur faisons d’ailleurs passer les examens individuels FSCF. Les stages, les rencontres que j’ai pu faire au sein de la fédération, l’expérience et les échanges, sont autant de facteurs qui font qu’aujourd’hui, j’exerce mon métier selon les valeurs que j’ai reçues, entre autre de la part de la FSCF depuis toutes ces années.
Frédérique Bisset : Je dirais que je me suis servie de mes compétences professionnelles pour les mettre au service des formations dispensées aux juges de mon association, au niveau départemental et régional. Du point de vue personnel, je retiens la richesse des rencontres et des échanges, le fait de toujours se remettre en question.
Quel temps y consacrez-vous ?
François Dubois : Mon engagement à la fédération a été de tous les niveaux : commission nationale, comité départemental, association, etc. et arbitrage. Tous ces éléments font un tout dans la vie que j’ai menée et que je mène encore aujourd’hui. L'arbitrage du tir à l'arc n'est pas chronophage.
Emmanuelle Rouberty-Delbano : Tous les ans, je participe à des jurys FSCF, dans ma région ou dans d’autres. Je réponds présente dès que mon emploi du temps me le permet. Ce qui représente à peu près 4 à 5 jurys par an.
Frédérique Bisset : Environ 22 week-ends par an, sans compter les temps de préparation des formations, avec mes collègues juges formateurs. La formation est un travail d’équipe pour être cohérent dans les messages passés, dans la méthodologie et dans la posture de formateur.
Ressentez-vous un sentiment d’appartenance, une valorisation suite à votre expérience au sein de la fédération ?
François Dubois : Je vis et j’ai vécu des moments très enrichissants au contact des autres depuis mon premier engagement associatif à la fédération il y a 21 ans. Et cela n'est pas prêt de s’arrêter !
Emmanuelle Rouberty-Delbano : La FSCF est une grande famille, donc oui ! Je lui dois beaucoup car elle a énormément contribué à ma formation musicale. Je n’oublierai jamais d’où je viens et répondrai toujours présente lorsqu’elle aura besoin de moi. Valorisation n’est pas le mot que je choisirais, mais une sacrée expérience musicale et humaine oui. Si je devais résumer mon expérience : de belles rencontres, une belle et grande école de la vie.
Frédérique Bisset : Très clairement oui. Pour moi, la gymnastique féminine a toujours fait partie de mon équilibre de vie et je dois préciser que je me reconnais dans les valeurs que la fédération porte : l'entraide est une valeur forte qui permet aux associations de présenter des gymnastes en compétition et à moi de pouvoir juger et partager des moments sportifs, humains et riches en émotions. La valorisation, je l’ai au quotidien à partager ma passion et à essayer de faire du mieux que je peux tout en veillant à y prendre beaucoup de plaisir.