Pour l’organisation mondiale de la santé (OMS), la santé est un état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Être en bonne santé est une préoccupation de chaque instant. C’est une nécessité mais dont il faut se faire un allié.
Pourquoi se préoccuper de sa santé ?
L’espérance de vie depuis 1 siècle a nettement augmenté passant de 65 à 80 ans en 50 ans. Ces progrès sont à mettre essentiellement sur le compte de la médecine dite curative qui soigne les maladies. On peut citer comme des avancées majeures les antibiotiques mais aussi les anesthésiques qui ont permis les progrès de la chirurgie. La vaccination a été un élément majeur en éradiquant par exemple la poliomyélite ou la rougeole. On peut, bien sûr, y ajouter une meilleure hygiène de vie générale et une meilleure alimentation. Mais si l’espérance de vie augmente, l’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire sans incapacité et maladie stagne. On vit plus vieux mais avec de plus en plus d’incapacités.
Le revers de la médaille de ces progrès de la vie moderne est l’augmentation importante des maladies évitables. Dans le monde, 2 millions de personnes meurent chaque année de ces maladies : cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, artérites), pulmonaires (bronchopathies obstructives, cancer du poumon), diabète, obésité, cancers, etc.
Pourquoi cette augmentation de ces maladies « évitables » ?
Le grand responsable de ces maladies est notre mode vie. Le « progrès » a entraîné une réduction majeure de notre activité physique en privilégiant les déplacements passifs et en diminuant les contraintes physiques au travail. De même, notre alimentation s’est modifiée avec une augmentation très importantes des produits trop sucrés, trop salé, trop gras. Notre environnement s’est dégradé avec la pollution industrielle et ces nombreux agents cancérigènes. Enfin, la consommation de produits dangereux persiste (tabac, alcool, drogues).
Il s’agit là d’un enjeu majeur de santé publique, ces maladies entraînent bien sûr une surmortalité prématurée mais aussi des états de fragilité de santé avec de nombreuses incapacités et des handicaps aboutissant à des états de dépendance majeurs.
Pour ces différentes raisons, les grandes organisations mondiales, type OMS, mais aussi nationales ont mis sur pied des plans pour lutter contre ces fléaux. En France, on peut citer la stratégie nationale Sport Santé pour ce qui concerne la nutrition et les activités physiques.
A-t-on des moyens pour éviter ces maladies ? Comment peut-on lutter contre elles ?
Comme aurait dit La Palisse, si ces maladies sont appelées évitables c’est qu’on peut les éviter ! C’est tout l’enjeu des plans de santé publique.
D’innombrables études scientifiques depuis 30 ans ont montré l’intérêt des mesures de prévention pour éviter ces maladies, c’est ce qu’on appelle la prévention primaire : je suis en bonne santé, qu’est-ce que je fais pour ne pas tomber malade. Au-delà de cette prévention primaire, même quand on est malade, il est possible d’améliorer voire de guérir certaines de ces maladies, c’est ce qu’on appelle la prévention secondaire : je suis ou j’ai été malade, qu’est-ce que je peux faire pour améliorer ma santé ou ne pas retomber malade.
Quels sont les grands principes de prévention Santé ?
Sans négliger les aspects mentaux ou sociaux de la santé, la santé physique ressort dans de nombreuses études scientifiques comme le facteur le plus important pour être en bonne santé. C’est sur cet aspect que les grands principes de prévention santé ont été élaborés et que la stratégie nationale Sport-Santé en 2019 a été construite et sur laquelle la fédération s’appuie pour son programme santé.
1) Lutte contre la sédentarité et l’inactivité physique :
De nombreuses études scientifiques ont mis en évidence que la sédentarité et le manque d’activité provoquent de nombreuses maladies et, à contrario, lutter contre ces facteurs améliorent de façon très importante la santé.
2) Lutte contre la malbouffe :
Là encore, les données scientifiques pointent les facteurs alimentaires générant les maladies de surcharge : l’excès de calories ingérés et les aliments trop sucrés, salés ou gras mais aussi l’amélioration de la santé avec une meilleure alimentation. Il faut mieux (et souvent moins) manger. Un peu de tout, de tout un peu.
3) Lutte contre les addictions (tabac, l’alcool et drogues) :
Pour ne citer qu’un exemple, le tabac entraînent 50 000 morts prématurés en France chaque année. Là aussi, rien n’est inéluctable et l’arrêt du tabac, quel que soit l’âge, améliorer la santé.
Respecter ces principes, c’est épargner des millions de morts prématurés par an. C’est facile à faire, ça ne coûte pas cher et on gagne à tous les coups.
Que peut faire la FSCF ?
La fédération, par son projet éducatif, a mis l’être humain au cœur de son projet. Il est donc naturel que la fédération participe à l’effort national de santé publique sur ce sujet d’autant que de nombreuses activités fédérales peuvent contribuer à l’amélioration de la santé de nos adhérents.
Une commission nationale Santé Bien-Être Mieux-Être a été créée en 2012 pour établir une stratégie Sport Santé au sein de la fédération. Un programme santé a été mis en place par la suite, le programme Atoutform’. Il a pour ambition de prendre en charge globalement tous les aspects santé des activités fédérales.
Quelques mots sur Atoutform’
Le programme Atoutform’ est le programme global de santé de la fédération. Il a pour ambition d’améliorer ou de préserver la santé de chacun des ses acteurs, quels que soient leurs âges, sexe, état de santé et leurs actions au sein de la fédération (dirigeants, salariés, animateurs, pratiquants ou spectateurs) et ce, que les activités soient culturelles, sportives ou socio-éducatives.
Pour répondre au mieux aux besoins, le programme Atoutform’ est composé de 3 thématiques visant chacune un aspect particulier de la santé.
Atout+
Atout+ est la thématique centrale du programme s’adressant à tous. Elle vise à diffuser et encourager les bonnes pratiques en termes de santé. Elle met sur pied des actions de prévention santé dans tous les domaines de la santé (physique, mentale et sociale) en utilisant tous les moyens de diffusion possibles :
affichage, diffusion sur les réseaux sociaux, sites internet, etc.,
réunions d’informations et ateliers pratiques,
promotion des activités culturelles et physiques sport santé.
Bouge+
La thématique Bouge+ est une thématique complémentaire d’Atout+. Elle touche aussi tous les publics mais s’attache à augmenter les déplacements actifs dans la vie quotidienne et professionnelle. Plus largement, elle a pour objectif de rendre les personnes plus actives dans leur vie personnelle en dehors de leurs pratiques fédérales.
Pour cela, 2 programmes de marche existent au sein de la fédération, le programme D-Marche et le programme Kiplin. Le premier est un programme "motivationnel", une invitation à augmenter durablement la quantité de pas au quotidien pour que le pratiquant puisse profiter pleinement des bienfaits de la marche. Le deuxième est une application pour smartphone qui utilise le jeu, les défis pour inciter les personnes à bouger plus au quotidien.
Form+
La thématique Form+ est destinée à promouvoir les activités physiques et culturelles aux publics ayant des fragilités de santé (porteurs de maladies chroniques, incapacité ou handicap) qui ne peuvent pas pratiquer sans adaptation les activités habituelles de la fédération.
Les activités proposées sont donc adaptées aux possibilités physiques et mentales des pratiquants en modifiant les règles de pratiques mais aussi en « inventant » de nouvelles pratiques comme le foot en marchant par exemple. Ces activités nécessitent une formation particulière certifiée par les ministères des sports et de la santé. La FSCF possède cette certification pour ces animateurs sport-santé dans le cadre de la prescription d’activités physiques adaptées.
Comment utiliser le programme Atoutform’ ?
Le programme Atoutform’ est actuellement déployé sur l’ensemble du territoire par les structures déconcentrées (comités régionaux et départementaux). Chaque association peut adhérer au programme en commençant par la thématique Atout+ en mettant sur pied des actions simples de prévention santé comme par exemple l’affichage de messages de santé dans son association ou un atelier santé en marge d’une réunion ou d’une compétition. De nombreuses solutions « clés en main » ont été créées par la fédération pour faciliter le déroulement de ces actions et qui demandent pour la plupart peu de moyens humains, matériels et financiers. L’objectif dans un premier temps est d’entrer dans la dynamique santé et de participer tous ensemble à l’amélioration de la santé des adhérents sans chambouler la vie des associations.
Atoutform’ et au-delà, la culture santé fédérale
Au-delà du programme Atoutform’, l’ambition de la fédération est d’intégrer une culture santé au sein de toutes nos réflexions à chaque étage de la fédération (nationale, territoriale, associative).
Cette réflexion santé doit guider tous les acteurs de la fédération dans toutes leurs actions de la même façon que celle sur l’épanouissement de l’être humain. A chaque étape de la réflexion d’un projet ou d’une action, on doit se poser la question de savoir si ce que l’on propose de faire est bon pour la santé des pratiquants. Si la réponse est négative, il faut revoir la copie pour y intégrer cette dimension santé.
Cette réflexion santé n’a pas pour objet d’éliminer toute notion de risque comme, par exemple, pour les activités sportives mais de réfléchir et d’agir pour que ce risque inhérent à toute pratique physique soit réduit à son strict minimum par rapport aux bienfaits attendus de l’activité.
La culture santé, un projet de vie pour les adhérents
Si l’intégration de la culture santé par la fédération est importante, l’étape ultérieure est d’inculquer cette culture santé à chacun des adhérents. Il est essentiel, grâce aux actions et attitudes de tous, de favoriser l’intégration des « bonnes pratiques » en matière de santé à chaque personne et faire en sorte de les pérenniser dans le temps.
L’étape ultime est d’arriver à inculquer cette culture santé et sport santé dès le plus jeune âge afin que chaque enfant considère comme allant de soi de prendre soin de sa santé et de pratiquer régulièrement des activités physiques et culturelles, de les choisir librement et pouvoir le faire tout au long de leur vie.
À nous tous, au sein de la fédération, de proposer des activités sportives et culturelles à tout le monde, du plus jeune âge à un âge avancé, quels que soient son état de santé (en bonne santé ou porteur de fragilités ou de handicap), son sexe ou son statut social. Chaque personne à la fédération doit pouvoir trouver une activité qui lui plaise quels que soient son statut et ses âges.
Le challenge est que les adhérents fassent des activités physiques et culturelles sans qu’ils se rendent compte que cela est bon pour leur santé avec juste deux mots clés PLAISIR et CONVIVIALITÉ.
Article issu de la revue fédérale Les Jeunes N°2574, vous pouvez consulter ce numéro en intégralité ici !