Dans le cadre de la création de l’Agence nationale du Sport (ANS), en avril 2019, qui a initié la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance du sport, il avait notamment été acté de mettre en place les projets sportifs fédéraux (PSF).
Que sont les projets sportifs fédéraux et à quoi/qui servent-ils ?
Interview d’Agathe Barbieux, Directrice du Développement à l’ANS
La création des PSF vise à responsabiliser les fédérations en leur donnant la possibilité de décliner au plan territorial leurs orientations fixées dans le cadre de leur stratégie fédérale. En 2019, 29 fédérations s’étaient portées candidates. En 2020, il a été décidé de généraliser ce dispositif à la quasi-totalité des fédérations.
Chaque fédération a la charge (avec l’accompagnement et les conseils de l’ANS) d’identifier ses axes de développement prioritaires et d’instruire les demandes de subvention déposées par ses structures déconcentrées et associations affiliées en regard de ses grandes lignes de cadrage.
Selon les enjeux et problématiques de chaque discipline, ces priorités peuvent s’axer autour de thématiques spécifiques (éthique et citoyenneté, promotion du sport santé, formation etc.), de ciblage de publics cibles (femmes, jeunes, seniors, personnes en situation de handicap…) et/ou de territoires carencés (zones rurales, quartiers de la politique de la ville…) ou encore de déploiement de nouvelles pratiques (beach handball, escrime au sabre-laser…). En 2021, ce seront près de 40.000 actions qui auront été accompagnées pour une enveloppe d’un montant de 80,8M€.
Depuis 2019, les fédérations saluent l’importance d’être responsabilisées dans l’instruction des dossiers. Pouvoir décliner leur stratégie fédérale au plus près du pratiquant améliore leur connaissance de terrain et leur permet d’avoir davantage de cohérence sur l’ensemble du territoire, y compris ultramarin. Même si la démarche leur demande un certain investissement, elle met en avant les dynamiques qu’elles ont pu créer tant en interne et de manière transversale, qu’envers leurs structures déconcentrées.
L’ANS a donné une grande marge de manœuvre, mais leur projet sportif fédéral doit néanmoins répondre aux critères d’intérêt général qui constituent l’ADN du groupement et qui permettent de garantir la pratique du sport pour tous les publics, à tous les âges de la vie et sur tous les territoires. L’Agence reste également attentive à la part des crédits réservée aux clubs (qui devra atteindre plus de 50% des crédits d’ici 2024), au maintien des enveloppes en Outre-mer mais aussi à la garantie d’une attribution équitable et transparente aux associations, et ce, quel que soit leur ressort géographique.
Pour la suite, l’ANS sera mobilisée aux côtés de ses partenaires pour relever ce défi et atteindre l’objectif d’augmenter de 3 millions de personnes le nombre de pratiquants sportifs (et/ou de licenciés !) d’ici 2024 !
Comment les projets sportifs fédéraux sont-ils déployés au sein des fédérations ?
Interview de Geneviève Manigaud, chargée du déploiement du PSF au sein d’une fédération.
Dans le cadre du PSF, c’est aux structures de présenter les projets et les défendre auprès de la structure référente. Les objectifs et les critères d’éligibilité sont clairement donnés avant la campagne. Tous les dossiers sont étudiés par des groupes de travail composés de différents acteurs de la fédération : élus nationaux, comités départementaux ou comités régionaux, acteurs de terrain, etc. Tout y est analysé : les descriptions, les moyens, les objectifs visés, les budgets ; rien n’est laissé au hasard. Certains dossiers doivent être refusés car ils s’avèrent irréalisables, mais il faut savoir l’expliquer avec pédagogie pour une meilleure prise en compte future. La fédération valide les projets et les montants associés avant de les transmettre à l’ANS qui finalise la procédure, car c’est cette dernière qui détient les fonds. A la fin de chaque campagne, la fédération en charge centralise et analyse les évaluations des projets de manière qualitative et quantitative.
La campagne 2021 a été très particulière. La situation a mis à mal les projets déposés l’année précédente. La possibilité de reporter exceptionnellement les actions 2020 et ainsi de conserver les fonds dédiés a été à la fois un souffle d’oxygène (dans l’absolu une action non menée peut donner lieu à une demande de reversement de la subvention de l’État) mais aussi un casse-tête, obligeant à un travail de réflexion sur des nouvelles actions non déjà déposées.
Il était nécessaire d’aider à la reprise. C’est pour cela que l’action plan de relance a été mise en place. Elle permettait, notamment aux associations, de déposer des demandes en plus grand nombre.
Remobiliser adhérents et bénévoles, séduire à nouveau les familles, est une préoccupation majeure au sein des dossiers déposés. Reste à souhaiter à tous une belle mise en œuvre de toutes ces actions, car il y a de la qualité et de l’envie dans chaque projet.