Étude sur la sédentarité des collégiens

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Selon François Carré, Cardiologue et médecin du sport au sein du CHRU Pontchaillou à Rennes, Membre du collectif Pour une France en forme Investigateur coordonnateur de l’étude "Inverser les courbes", nous devons tous prendre conscience que nous sommes aujourd’hui face à un tsunami sociétal d’inactivité physique et de sédentarité, qui représente un véritable enjeu de santé publique y compris pour la jeunesse.

Les jeunes sont de plus en plus touchés par des maladies qui étaient auparavant une exclusivité de l’adulte.

Selon le professeur, la capacité physique qui représente le capital santé d’un sujet des enfants et adolescents baisse régulièrement. Les jeunes sont de plus en plus touchés par des maladies qui étaient auparavant une exclusivité de l’adulte.

Le collectif Pour une France en forme a décidé de s’emparer du sujet. Il a réalisé, entre septembre et novembre dernier, une étude inédite intitulée "Inverser les courbes" chez plus de 7 000 collégiens de 10 à 12 ans.

La dégradation de la capacité physique des ados

Premier enseignement de l’étude "Inverser les courbes", menée sur 6 321 collégiens de classe de 6ème, 3 098 filles et 3 223 garçons, ayant suivi l’ensemble du protocole (qui s’est appuyé sur le test navette, une méthode de référence) : la dégradation de la capacité physique évaluée par la Vitesse Maximale Aérobie (VMA), filles comme garçons, depuis 35 ans (entre 1987 et 2022) est confirmée. A noter que la capacité physique des adolescents avait noté une nette diminution entre 1971 et 2011 (baisse de 0,5 % par an, en moyenne, de la VO2 max./ Consommation maximale d’oxygène à l’effort).

Aujourd’hui la vitesse maximale soutenable 4 à 5 minutes par les collégiens français a encore baissé de 1km/h pour les garçons (10,4 km/h) et 0,6 km/h pour les filles (9,9 km/h) en 35 ans. Ainsi en 40 ans la perte de capacités cardiovasculaires est estimée à 40 %.

Les niveaux d’inactivité physique et de sédentarité sont négativement corrélés au niveau socio-économique des populations.

Les améliorations de la capacité physique ont été observées dans les 3 régions étudiées (la Bretagne, les Hauts de France et Auvergne-Rhône-Alpes). Les niveaux d’inactivité physique et de sédentarité sont négativement corrélés au niveau socio-économique des populations. L’étude démontre que la VMA, donc la capacité physique, des collégien(ne)s des Hauts de France est plus faible que dans les 2 autres régions.

L’entraînement proposé a la même efficacité dans les 3 régions (garçons comme filles), mais ne permet pas d’effacer la différence entre Hauts de France et les 2 autres régions.

Présentation de l’étude

Inverser les courbes avec deux fois 15 minutes par semaine, pendant 6 semaines.

Les collégiens ont ensuite été séparés en deux groupes : un a suivi les cours d’EPS habituels, l’autre a bénéficié, en plus, d’un entrainement individualisé (en fonction du résultat de son test) de quinze minutes. Après la phase d’entraînement individualisé réalisé en groupe lors des cours d’EPS (deux fois 15 minutes par semaine, pendant 6 semaines), l’amélioration de la capacité physique, directement corrélée à l’espérance de vie, est de 1,96 % en moyenne dans le groupe d’enfants n’ayant pas bénéficié de cet entraînement spécifique et de 4,64 % pour le groupe entraîné. Soit un différentiel de + 235 % ! (+ 256 %pour les filles, + 226 % pour les garçons).

En synthèse, la capacité physique des adolescents a continué à baisser entre 1987 et 2022, mais INVERSER CETTE COURBE EST POSSIBLE ! C’est-à-dire améliorer rapidement leur capital santé, avec une activité physique individualisée et réalisée en groupe.

Et si c’était ça l’héritage de Paris 2024 : que chaque jeune inverse sa courbe.