A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, Gladys Bézier, directrice des services de la Fédération Sportive et Culturelle de France s'exprime dans son billet d'humeur sur la thématique de la place des femmes dans le sport ! Cet article sera publié dans le prochain journal "Les Jeunes" qui sortira fin mars.
" Peu d’études comptabilisent le nombre actuel de jeunes femmes inscrites dans les parcours universitaires de management du sport. Lors d’une récente intervention, j’ai été surprise par la faible proportion de femmes présentes devant moi. Il me semblait que ce décalage n’existait que dans les « hautes » instances dirigeantes du sport français. Eh bien non, les futures générations ne semblent pas se préparer à changer le cours des choses. Alors nous pouvons prendre toutes les mesures que l’on souhaite, prôner la place de la femme, ou même l’égalité homme-femme, si les plus jeunes ne s’inscrivent pas dans les parcours professionnels menant aux carrières sportives, les choses évolueront peu. La féministe du sport que je suis peut-être un peu parfois (sic) commence à se rendre compte que les choses risquent résolument de ne pas avancer bien vite.
Il me semblait très naïvement que le monde du sport était favorable à l’égalité, à la mixité, à l’apprentissage des règles de vie en société, au bien-vivre ensemble, et par conséquent pouvait être propice à la naturelle ascension des femmes dans les fonctions les plus nobles. Nous en sommes encore loin ! Et ce n’est pourtant pas faute d’essayer !
Pour la génération des baby-boomers – peu habitués à une domination féminine -, il ne semblait pas si naturel d’associer systématiquement les femmes aux fonctions dirigeantes car le sport constituait par ailleurs depuis longtemps le terrain de jeu masculin par excellence.
Mais pour les jeunes générations, celles des réseaux sociaux, mais aussi du développement du sport de loisir, de la pleine expansion des métiers du marketing, de la communication, on pourrait rêver à un juste équilibre dans la représentativité des sexes.
Seulement, le sport n’est que l’expression des maux de la société. Il n’est pas meilleur ou pire. Du moment où la place des femmes évoluera dans la sphère des dirigeants de manière générale, alors une évolution dans le sport pourra être envisagée.
Et malheureusement ce ne sont pas les derniers statuts du comité national olympique et sportif français qui risquent de faire évoluer rapidement les choses. Avec à peine 20% de postes réservés aux femmes, l’incitation est plus que faible.
Certes, des efforts sont menés depuis quelques années dans la médiatisation du sport féminin (24H du CSA, Trophées Femmes et Sport, foot féminin), mais il y a une différence entre médiatisation et accessibilité aux responsabilités. Et là, force est de constater que l’on joue à guichets fermés.
Ce qui peut paraître encore plus surprenant, c’est que, pour favoriser la place des femmes dans la société sportive, il leur est souvent proposé des formations à la prise de responsabilités. La question est de savoir pourquoi former les futures femmes dirigeantes ? Ou à quoi ? À ne pas avoir peur des hommes ? Etonnant : n’est-ce pas plutôt les hommes et les femmes qu’il faut former ensemble à l’acceptation de la mixité de manière générale ?
Pour terminer mon propos : et si on s’intéressait avant tout aux jeunes générations et à la promotion de carrières sportives auprès des jeunes femmes ? Le sport offre de belles perspectives professionnelles dans les domaines du management, du marketing, du droit, mais aussi de la santé et de l’éducation. Nul besoin d’être un ancien
sportif de haut niveau pour se lancer dans ces carrières qui permettent de mêler passion et profession.
À bon entendeur …"
Gladys Bézier