Avec 16 millions de bénévoles et 1,8 millions de salariés, le monde associatif occupe une grande partie du quotidien des Français. La passion et le plaisir régissent cet engagement. Mais depuis quelques années, ce milieu est en pleine mutation et tend à se professionnaliser. Entre emploi et bénévolat, le mélange des genres complexifie le fonctionnement des associations et enrichit son développement.
Un actif sur deux est, ou a déjà été, engagé bénévolement auprès d’une association. Ce chiffre ressort d’une étude de l’Ifop (Institut français d’opinion publique) parue en début d’année 2014 à la demande du ministère en charge des Sports. Les loisirs et le sport raflent 47% des bénévoles quand les actions sociales, caritatives ou humanitaires se partagent le reste de la mise. Il semble donc que les fédérations sportives et/ou culturelles soient les mieux lotis en termes de ressources humaines. 35% des actifs qui pratiquent le bénévolat occupent une fonction d’élu (Président, Secrétaire, Trésorier, etc.). Ce type d’engagement selon l’Ifop est plus fréquent parmi les personnes ayant déjà des responsabilités managériales au sein de leur activité professionnelle mais aussi chez les hommes. En grande majorité, les bénévoles s’investissent durant les weekends ou un jour précis de la semaine. Et, 29% d’entre eux y consacrent une partie de leurs congés.
Ce qui incite les personnes à donner gratuitement de leur temps à une association en dehors de leurs activités personnelles et professionnelles, c’est la volonté de défendre une cause utile aux autres et qui leur tient à coeur. La passion est donc le premier facteur de motivation. De nombreuses personnes investies ont d’abord été pratiquant, puis entraîneur et enfin dirigeant, tout cela parce qu’ils y trouvent du plaisir. Ensuite vient le fait d’appartenir à une équipe partageant un projet commun.
Les associations rassemblent et créent du lien social. C’est un réseau qui est choisi et qui, par opposition, n’est donc pas imposé ou ne représente pas une contrainte.
Dernier facteur à prendre en compte, un tiers des bénévoles justifient leur engagement par leur souhait d’apporter des compétences spécifiques à une association comme la personne qui, professionnellement comptable, deviendrait trésorière de son association.
La place des jeunes.
« Le maintien du bénévolat et son développement constituent un enjeu considérable pour les associations elles-mêmes, mais plus profondément pour l’équilibre et le dynamisme de la société. Dans ce cadre général, les associations sportives ont pris une place importante dans notre société et plus particulièrement chez les jeunes dont elles contribuent pour une large part à la construction identitaire ». Dans son livre « L’engagement bénévole des jeunes sportifs : crise ou mutation ? », Jean-Michel Peter, Docteur en sciences de l’éducation, s’interroge sur les facteurs qui déterminent l’engagement des jeunes dans le milieu associatif. Ainsi, trois leviers doivent être mis en place : avant tout la notion de plaisir, puis la création d’un réseau social et enfin l’acquisition de compétences (les jeunes sont très demandeurs de formation). D’un autre côté, le manque de reconnaissance, ne serait-ce que verbale est un frein. L’engagement bénévole s’effectue sur des temps de loisirs qui pourraient être consacrés à autre chose et parfois, les dirigeants n’en tiennent pas compte.