Ce titre d’un morceau de musique, écrit par Gabriel De France et souvent interprété par les batteries fanfares lors des divers rassemblements musicaux, aurait pu être la devise de la fédération. En y associant le titre du journal fédéral, on s’aperçoit que depuis son origine la FSCF a ouvert ses activités aux jeunes mais ce n’est que dans la seconde moitié du 20ème siècle qu’elle s’est préoccupée de les faire accéder aux formations et aux responsabilités.
La plupart des associations affiliées sont issues des patronages paroissiaux de la première moitié du 19ème siècle dont l’objectif principal était d’occuper sainement les jeunes apprentis pendant leurs loisirs. Au début du 20ème, les activités physiques commencent à se développer, associées à la préparation militaire également destinée aux générations susceptibles de fournir à la France «des vaillants soldats».
L’auteur de ces lignes a vécu personnellement deux événements hautement symboliques qui ont associé étroitement la fédération avec des jeunes de nationalités différentes. En 1958 à Paris sur les Champs Élysées, c’est un jeune allemand qui portait son drapeau national au milieu des drapeaux français, seulement 13 ans après la fin du conflit qui avait opposé les deux pays. En 1962 à Troyes c’est un jeune gymnaste représentant des unions d’Algérie qui vient symboliquement confier définitivement au président Gilbert Olivier le drapeau de l’Association sportive catholique de Philippeville dont la nation venait juste de retrouver une nouvelle jeunesse en obtenant son indépendance.
En 1966, la FSCF complète son panel de stages traditionnels destinés aux cadres techniques de chaque discipline sportive par une formation pour jeunes responsables de 15 à 17 ans à travers des stages dits d’Éveil aux responsabilités. D’une durée de 10 jours ceux-ci incluent pour les sportifs la pratique de deux activités culturelles et pour les responsables de foyers celle de deux activités sportives. Cette formation globale polyvalente perdure jusqu’en 1991 formant, de 1966 à 1986, plus de 4 000 stagiaires dont beaucoup composent encore actuellement l’encadrement des structures fédérales centrales et déconcentrées.
Après un premier essai au début des années 1970, l’éveil de l’enfant se structure véritablement à partir de 1992 pour aboutir au début du 21ème siècle à une activité bien reconnue avec un projet pédagogique original.
Les anciens membres ne sont pas en reste pour s’occuper de leurs cadets puisque les «Amis de la fédération» ont institué le «trophée du jeune dirigeant» et le «trophée du jeune bénévole» destinés à récompenser des jeunes qui s’impliquent dans le fonctionnement des structures associatives.
Depuis 2012 une nouvelle formule de stage a été créée sous un nom (« SoLeader ») dont la traduction en langue nationale pourrait être «Tellement chef» ou «Tellement responsable» ; tout un programme !
La fougue et la vitalité de ces jeunes peut parfois s’opposer à la pondération et provoquer un certain agacement des plus anciens mais comme aurait pu l’écrire le grand Zarathoustra qui sévissait jadis dans les pages des Jeunes : «Si tu veux rester jeune prends un calmant».
C’est peut-être pour cela qu’une vénérable dame de 114 ans a profité d’un séjour à La Baule en novembre 2012 pour confier à un (encore) jeune responsable la gestion de la partie la plus importante de sa richesse : LA JEUNESSE.